En réaction aux attentats qui ont frappé le France le 13 novembre dernier, Nicolas Hénin, journaliste et ancien otage de l’Etat Islamique a publié une tribune dans le Guardian. Il revient sur sa captivité et la stratégie à adopter face au groupe terroriste. “Ils sont pathétiques à bien des égards” Le journaliste raconte que lorsqu’il était […]
En réaction aux attentats qui ont frappé le France le 13 novembre dernier, Nicolas Hénin, journaliste et ancien otage de l’Etat Islamique a publié une tribune dans le Guardian. Il revient sur sa captivité et la stratégie à adopter face au groupe terroriste.
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« Ils sont pathétiques à bien des égards »
Le journaliste raconte que lorsqu’il était otage de l’EI en Syrie, aux côtés de James Foley et d’autres otages, il a compris le mode de fonctionnement des terroristes. « La plupart des gens ne connaissent les djihadistes de l’État islamique qu’à travers leurs documents de propagande. Moi, je les ai vus de l’intérieur », explique t-il. Il explique que les djihadistes se présentent « comme des super héros ». Sauf qu’en réalité, « ils sont pathétiques à bien des égards. Ce sont des enfants des rues ivres d’idéologie et de pouvoir ». Régulièrement, les djihadistes « procédaient à des simulacres d’exécution ». « Ils nous disaient d’un air joyeux: « demain, nous vous tuerons ». Des situations grotesques et absurdes, lors desquelles les djihadistes riaient comme dans un jeu. Si bien que Nicolas Hénin ne croyait même plus à leurs paroles. Le journaliste explique que les djihadistes sont « convaincus d’être du bon côté. Pour eux, nous sommes dans un processus d’apocalypse qui aboutira à une confrontation entre les musulmans du monde entier et les autres, les croisés, les Romains ».
Ils traquent les réactions excessives sur les réseaux sociaux
Hyper connectés, les djihadistes traquent toutes les informations possibles sur Internet:
« Ils vont suivre l’actualité et les réseaux sociaux, à l’affût des répercussions que pourront avoir leurs attaques meurtrières à Paris. Je les imagine, en ce moment même, scander : ‘Nous sommes en train de gagner’. Ils seront encouragés par tous les signes de réaction excessive, de division, de peur, de racisme, de xénophobie. Ils seront attentifs aux monstruosités qu’ils pourront lire sur les médias sociaux. »
En perpétrant des attentats, les membres de l’Etat Islamique entendent diviser les populations, et craignent donc notre unité. Par ailleurs, « ils auront été particulièrement troublés par les images de la population en Allemagne accueillant chaleureusement les migrants. Ce n’est pas ce qu’ils souhaitent voir », relève le journaliste.
D’après lui, la France aurait été visée pour de nombreuses raisons, particulièrement car Daesh nous considèrerait comme le « maillon faible de l’Europe ». C’est la raison pour laquelle Nicolas Hénin nous appelle à rester unis. Mais le journaliste reste nuancé sur la riposte de la France, 48 heures à peine après les attentats: « alors que nous essayons de détruire l’État islamique, rappelons que 500 000 civils vivent à Raqqa où ils sont pris au piège ». Nicolas Hénin insiste sur le fait que la priorité devrait être de faire tomber Bachar al-Assad: « le président syrien est responsable de la montée de l’État islamique en Syrie. Tant que son régime reste en place, Daesh ne pourra pas être éradiqué ».
Le journaliste nous appelle en premier lieu à rester unis: « je les connais : nos bombardements, ils les attendent. Ce qu’ils craignent, c’est notre unité« .
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