Cheveux crépus et peau caramel, une activiste locale des droits des Noirs dans l’Etat américain du Washington était, vendredi 12 juin, au cœur d’une polémique. Rachel Dolezal s’est faite passer pour métisse. Une supercherie dénoncée par ses parents blancs. “Êtes-vous africaine-américaine ?”, demande un journaliste de la chaîne KXLY de la ville de Spokane à Rachel Dolezal, […]
Cheveux crépus et peau caramel, une activiste locale des droits des Noirs dans l’Etat américain du Washington était, vendredi 12 juin, au cœur d’une polémique. Rachel Dolezal s’est faite passer pour métisse. Une supercherie dénoncée par ses parents blancs.
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« Êtes-vous africaine-américaine ? », demande un journaliste de la chaîne KXLY de la ville de Spokane à Rachel Dolezal, sur une vidéo diffusée en boucle dans les médias. « Je ne comprends pas la question », répond-elle avant de s’éclipser. Cette jeune activiste de 37 ans enseigne les études africaines-américaines dans une université de l’Etat de Washington et milite au sein de la NAACP, Association nationale pour la promotion des gens de couleur.
Des années de mensonge. Jusqu’au jour où ses propres parents, tous les deux blancs, ont montré des photos d’elle à l’adolescence, blonde à la peau claire parsemées de tâches de rousseurs et aux cheveux raides. Révélant au quotidien local Cœur d’Alene Press qu’elle se faisait passer pour une métisse depuis des années.
NAACP chapter president Rachel Dolezal resigns amid racial identity firestorm: http://t.co/iX9VQga7cq pic.twitter.com/lMOCmFPX80
— The Hill (@thehill) 16 Juin 2015
Elle s’est toujours intéressée aux questions d’ethnicité
Pourtant, des photos ou vidéos récentes montrent Rachel Dolezal avec une masse de cheveux crépus et la peau plus sombre… Interrogés vendredi sur CNN, Lawrence et Ruthanne Dolezal ont indiqué qu’ils ne « comprenaient pas » pourquoi leur fille, qu’ils n’ont pas vue depuis des années, prétendait être noire. Ils ont néanmoins assuré qu’elle avait « toujours été intéressée par les questions d’ethnicité et [de] diversité » alors que la famille elle-même était interraciale, le couple ayant adopté quatre enfants noirs, beaucoup plus jeunes que leur fille aînée.
« Une personne blanche qui s’identifie fortement aux Africains-Américains et à la culture afro-américaine, ça ne pose pas le moindre problème. Plus on est de fous, plus on rit, quand l’objectif est de comprendre qui nous sommes et notre place dans l’histoire de la nation, écrit l’éditorialiste Jonathan Capehart dans le Washington post. Qu’une personne blanche dirige une section de la NAAcCP ne pose pas de problème non plus. (…) Mais qu’une personne blanche prétende être noire et dirige une section de la NAACP, c’est très problématique. » Et de poursuivre : « Le pratique du blackface [le fait, pour un Blanc de se grimer en Noir] demeure un acte extrêmement raciste, quel que soit l’engagement de la personne pour la défense des Noirs. »
De son côté la NAACP a affirmé vendredi que la « race n’est pas un critère pour avoir des responsabilités » dans l’organisation avant d’ajouter que sa présidente locale est « depuis longtemps en conflit juridique avec sa famille. Nous respectons son droit à l’intimité ».
Elle démissionne de la présidence de la NAACP
Depuis qu’elle est au centre de cette polémique, Rachel Dolezal a annoncé sa démission de la présidence de la NAACP de Spokane, révèle une dépêche AFP.
Après avoir passé à la main au vice-président de l’association, elle n’a fait aucune allusion aux révélations sur son identité réelle mais a évoqué, de manière peu claire, un « débat qui s’est focalisé, de manière inattendue et internationalement, sur mon identité personnelle dans un contexte de définition de race et d’origine ethnique ».
Son contrat avec l’Eastern Washington University a aussi pris fin vendredi. L’université a indiqué à l’AFP que cette date n’était qu’une pure coïncidence avec celle des révélations.
Pourtant, plusieurs médias ont indiqué que la militante avait « attaqué en justice, en vain, la Howard University pour discrimination raciale pour lui avoir refusé un poste parce qu’elle était blanche, en 2002. Contactée, l’université s’est refusée à toute déclaration », révèle l’AFP.
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