“Des peaux de banane semées sur le tour d’honneur” d’Abderrahmane Sissako. C’est ainsi que Didier Péron et Julien Gester, journalistes ciné à Libération, qualifient les attaques répétées dont Timbuktu est l’objet depuis son triomphe aux Césars le week-end dernier (sept trophées dont meilleur film et meilleur réalisateur). Passés les éloges sur le propos et l’esthétique […]
« Des peaux de banane semées sur le tour d’honneur » d’Abderrahmane Sissako. C’est ainsi que Didier Péron et Julien Gester, journalistes ciné à Libération, qualifient les attaques répétées dont Timbuktu est l’objet depuis son triomphe aux Césars le week-end dernier (sept trophées dont meilleur film et meilleur réalisateur). Passés les éloges sur le propos et l’esthétique du film, voilà donc qu’un vent de critiques soufflent sur le cinéaste mauritanien.
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Les deux journalistes rappellent en préambule que le film avait déjà été au centre d’un article de la journaliste Sabine Cessou sur Rue89 en décembre dernier dans lequel cette spécialiste de l’Afrique évoquait les nombreuses critiques d’experts au sujet de Timbuktu. En cause notamment, les « poncifs » et les « oublis« , l’idéalisation des Touaregs et un film parfois loin de la réalité au Mali.
Mais ce qui est au centre des débats aujourd’hui, c’est l’article au vitriol de Nicolas Beau paru sur le site Mondafrique.com. Intitulé « Abderrahmane Sissako, une imposture mauritanienne« , l’article parle du cinéaste comme d’un « BHL des dunes« , « ami des dictateurs » et « conseiller du président Aziz« . Fonction confirmée par le cinéaste lui-même, ainsi que la rémunération associée. Mais Sissako, contacté par Libération, se défend d’être « militant« . Il accuse en revanche Nicolas Beau de connivence avec l’un des opposants au régime qui finance le site Mondafrique. Ce qui lui vaudrait cette inimitié…
En conclusion, et « en attendant d’y voir plus clair dans ce feu nourri de procès en moralité« , Didier Péron et Julien Gester notent justement : « Proclamé meilleur film de l’année, Timbuktu l’a sans doute emporté moins au mérite esthétique, auquel les accusations ne viennent rien changer, que par sa capacité à tisser autour de lui l’apparence d’une unanimité apaisante, à laquelle il faisait bon venir se fédérer. Tout à coup, alors que le film n’est ni plus ni moins beau qu’hier, c’est devenu plus compliqué.«
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