Arrivée en fin de droits, la bible du nazisme Mein Kampf, rédigée par Adolf Hitler lorsqu’il était en prison en 1924, entrera dans le domaine public au 31 décembre 2015, autorisant sa reproduction. Depuis la mort du Führer en 1945, le copyright avait été confié au Land de Bavière, qui en avait interdit la reproduction […]
Arrivée en fin de droits, la bible du nazisme Mein Kampf, rédigée par Adolf Hitler lorsqu’il était en prison en 1924, entrera dans le domaine public au 31 décembre 2015, autorisant sa reproduction.
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Depuis la mort du Führer en 1945, le copyright avait été confié au Land de Bavière, qui en avait interdit la reproduction et la diffusion. A l’approche de l’expiration du copyright, une nouvelle version de l’ouvrage, agrémentée de notes explicatives sur les idées prônées par l’auteur et une confrontation avec les faits historiques, était dans les tuyaux.
Un travail confié à l’Institut d’histoire contemporaine (IFZ) par La Bavière, qui avait d’ailleurs débloqué 500 000 € pour sa réalisation. Le projet n’était pas sans déplaire à la communauté juive. Le porte-parole de la communauté juive de Munich avait ainsi estimé l’année dernière que « ce produit de la haine [Mein Kampf], à l’origine de tant de ravages dans ce pays, ne doit plus jamais faire l’objet d’aucune publication ».
L’IFZ n’en était pas à son première essai. Les historiens avait déjà repris un autre livre d’Hitler, dont la Bavière avait libéré les droits. Ils y avaient ajouté près de 3 500 notes sur le contexte, clarifiant de nombreux concepts développés par Hitler, pour mieux en mesurer la teneur.
L’interdire serait faire le jeu des néonazis
Mais voilà que la Bavière fait machine arrière sur ce projet, et souhaiterait même « revenir à une interdiction de nouvelles éditions du livre, prétextant qu’il s’agit simplement d’une incitation à la haine raciale », indique ActuaLitté.
Une décision regrettée par le directeur adjoint de l’IFZ, Magnus Brechkten, car le livre est en réalité toujours accessible. « A l’époque [d’Hitler], plus de douze millions d’exemplaires ont été imprimés en Allemagne et nombre d’entre eux pourront encore être achetés en librairies ». Et surtout, « des versions numériques existent sur une multitude de plateformes, et dans diverses traductions », précise ActuaLitté.
Selon Magnus Brechkten, le projet devrait tout de même voir le jour puisqu’il serait « protégé par la Constitution, qui garantit la liberté de la science ». A la tête du projet, Christian Harman estime que l’interdire serait faire le jeu des néonazis :
« Ce n’est pas seulement un livre historique. C’est aussi un symbole. Les néonazis disent ‘Ah ! Si vous avez peur de le publier, c’est qu’il doit y avoir quelque chose de puissant à l’intérieur.’ Pour utiliser une terminologie américaine, je dirais que ce sont des conneries. Une partie de notre travail est de détruire le symbole. »
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