Plus de cinquante ans après les faits, un homme a réussi obtenir la condamnation d’un prêtre qui l’avait agressé sexuellement en 1963, aujourd’hui âgé de 82 ans. Le tribunal d’instance de Nantua dans l’Ain a condamné le prêtre a 1 euro de dommages et intérêts, peine symbolique liée à l’ancienneté du crime. Jean-Claude*, 64 ans, ne souhaite […]
Plus de cinquante ans après les faits, un homme a réussi obtenir la condamnation d’un prêtre qui l’avait agressé sexuellement en 1963, aujourd’hui âgé de 82 ans. Le tribunal d’instance de Nantua dans l’Ain a condamné le prêtre a 1 euro de dommages et intérêts, peine symbolique liée à l’ancienneté du crime. Jean-Claude*, 64 ans, ne souhaite pas en rester là.
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Après ce traumatisme, il s’est lui-même livré à des attouchements sexuels sur des mineurs, ce qui lui a valu deux ans de prison ferme. Son avocat, Emmanuel Ludot, contacté par 20 Minutes, explique que « selon lui, il a agi de la sorte car il avait lui-même été victime de ce genre de faits durant son enfance. Cette reconnaissance par la justice va enfin lui permettre de se reconstruire…”.
Un rapport d’expertise psychologique estime que sa “construction psychique” a été perturbée par les actes de pédophilie qu’il a subis, ce qui l’a privé de « stabilité émotionnelle » et l’a conduit à « devenir à son tour agresseur sexuel« . Depuis la condamnation du prêtre, Jean-Claude, dont le « travail de psychothérapie se poursuit » va mieux et souhaite reprendre contact avec sa femme et leurs trois enfants, qu’il n’a plus revus depuis presque dix ans. Mais il veut aller encore plus loin pour se reconstruire.
“Une vraie responsabilité”
Une fois le jugement rendu, l’avocat de Jean-Claude a aussitôt écrit au Vatican afin d’obtenir 50 000 euros d’indemnités pour le préjudice moral subi par Jean-Claude. L’avocat considère que le Vatican est responsable de la souffrance et de la dérive de son client :
« Le Vatican a une vraie responsabilité. C’est l’autorité qui a nommé le prêtre, l’a contraint à l’abstinence et devait contrôler ses agissements. En conséquence, nous estimons que le Vatican lui a inoculé le virus de la pédophilie. »
La Nonciature apostolique, à savoir l’ambassade du Vatican en France, doit maintenant répondre d’ici deux mois à la demande d’indemnités. « Sinon, nous l’assignerons officiellement en justice« , prévient Emmanuel Ludot.
* Le prénom a été modifié
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