“Les États-Unis n’ont pas d’alliés, ils n’ont que des cibles ou des vassaux”, lançait Jean-Jacque Urvoas, rapporteur du projet de loi renseignement dans Le Monde en 2013. Le parlementaire avait vu juste. À partir de documents fournis par WikiLeaks, Libération et Médiapart révèlent que la NSA a espionné l’Élysée au moins entre 2006 et 2012. Les présidents Jacques Chirac, Nicolas […]
« Les États-Unis n’ont pas d’alliés, ils n’ont que des cibles ou des vassaux », lançait Jean-Jacque Urvoas, rapporteur du projet de loi renseignement dans Le Monde en 2013. Le parlementaire avait vu juste. À partir de documents fournis par WikiLeaks, Libération et Médiapart révèlent que la NSA a espionné l’Élysée au moins entre 2006 et 2012. Les présidents Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été surveillés à leur insu, ainsi que plusieurs membres de l’administration.
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On découvre que Nicolas Sarkozy se voyait en 2008, comme « le seul homme capable de résoudre la crise financière », écrit Libération. L’ex-chef de l’Etat se plaignait également du « recul de Washington » sur sa proposition d’accord de coopération bilatérale sur le renseignement en 2010.
« Accord que les deux interlocuteurs mentionnés dans la note, l’ambassadeur de France à Washington, Pierre Vimont, et le conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, attribuaient précisément au ‘souhait des Etats-Unis de continuer à espionner la France’… », souligne Libération.
Ces documents ne révèlent aucun secret d’État. En revanche, ils ne dévoilent qu’une partie du travail d’espionnage de la NSA sur la France. « Rien ne permet de connaître la quantité de comptes rendus d’écoutes ayant été communiqués aux dirigeants de la NSA », indique Libération. Concernant les sujets sensibles, les chefs d’Etats prennent le soin d’évoquer ces thèmes lors des réunions bilatérales ou par des communications chiffrées.
L’espionnage de la France serait-il depuis terminé ? À l’occasion d’une visite de François Hollande à Washington, en 2014, Barack Obama aurait pris « l’engagement de ne plus pratiques d’écoutes indifférenciées concernant les services de l’Etat des pays alliés », selon l’entourage du président français, contacté par Libération et Médiapart. Les deux rédactions n’ont en revanche pu obtenir de commentaires ni de la Maison Blanche, ni de la NSA hier soir.
« L’espionnage à l’étranger est […] en France, le véritable point aveugle du projet de loi sur le renseignement, voué à être adopté ce mercredi. En avril, une résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe préconisait la mise en place d’un ‘code du renseignement multilatéral’. On en est évidemment encore très loin », conclut Libération.
Au lendemain de ces révélations, François Hollande a convoqué un conseil de défense à l’issue duquel, l’Elysée a fait savoir que ces faits étaient « inacceptables » et que la France ne tolérerait « aucun agissement mettant en cause sa sécurité », rapporte Le Monde.
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