Fin avril, sa nomination en avait surpris plus d’un. Sans jamais avoir travaillé dans l’audiovisuel, Delphine Ernotte était nommée par le CSA pour diriger France Télévisions. Un peu moins d’un mois plus tard, Laurent Mauduit lève une partie du voile sur l’élection de l’ancienne présidente d’Orange France. Le long d’une importante enquête, publiée sur le […]
Fin avril, sa nomination en avait surpris plus d’un. Sans jamais avoir travaillé dans l’audiovisuel, Delphine Ernotte était nommée par le CSA pour diriger France Télévisions.
Un peu moins d’un mois plus tard, Laurent Mauduit lève une partie du voile sur l’élection de l’ancienne présidente d’Orange France. Le long d’une importante enquête, publiée sur le site de Médiapart, le journaliste relève quelques irrégularités dans le processus de nomination.
La première, c’est la ressemblance flagrante entre le projet de Delphine Ernotte avec celui d’un de ses concurrents, Didier Quillot. Laurent Mauduit explique que l’un des proches de la nouvelle présidente de France Télé, salarié d’Orange, aurait eu accès au programme de Didier Quillot – un mail envoyé malencontreusement. Citant les deux projets, le journaliste montre de très nombreuses similitudes, sur des questions aussi diverses que The Voice, la fusion des rédactions régionales et nationales de France 3 ou encore la ligne éditoriale de France 4.
En plus d’avoir plagié le projet d’un de ses rivaux, Delphine Ernotte aurait bénéficié d’un certain nombre d’aide à l’intérieur du CSA. Le premier d’entre eux serait celui de Sylvie Pierre-Brossolette, que certains présente comme « vice-présidente du CSA« . D’après Laurent Mauduit, l’ancienne journaliste du magazine Le Point aurait notamment joué les entremeteuses entre la future élue et le propriétaire de son ancien journal, le milliardaire François Pinault.
Elle aurait aussi reçu le soutient de David Kessler. L’ancien conseiller à l’Elysée de François Hollande « qui a rejoint le groupe Orange depuis le 1er décembre 2014, se met presque aussitôt au service de la candidature de Delphine Ernotte« , explique Médiapart. Le problème que soulève Laurent Mauduit, c’est que Kessler aurait joué un rôle prépondérant dans la nomination de l’actuel président du CSA, Olivier Schrameck, par François Hollande.
De fait, le journaliste de Médiapart décrit une nomination biaisée, où des concurrents sérieux comme Marie-Christine Saragosse, présidente de France Média Monde, ou Emmanuel Hoog, président de l’AFP, sont éliminés sans nul autre forme de procès. Un processus où Delphine Ernotte sort gagnante, malgré son absence d’expérience dans le monde des médias.