En Île-de-France, seuls 22 % des 18-20 ans sont titulaires du permis de conduire contre 67 % en zone rurale (Insee, 2008). Dimanche prochain, 27 septembre, Paris expérimente sa première Journée sans voiture dans le cadre de la conférence mondiale pour le climat (COP21) accueillie en décembre prochain et la Maire de la capitale proclame son intention […]
En Île-de-France, seuls 22 % des 18-20 ans sont titulaires du permis de conduire contre 67 % en zone rurale (Insee, 2008). Dimanche prochain, 27 septembre, Paris expérimente sa première Journée sans voiture dans le cadre de la conférence mondiale pour le climat (COP21) accueillie en décembre prochain et la Maire de la capitale proclame son intention de « rendre l’espace public plus agréable en réinventant nos manières de vivre« .
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Paris, avec ses 61% de foyers sans voiture ne fait plus exception, les jeunes urbains de la plupart des villes de plus de 100 000 habitants repoussent dans le temps le passage du permis. Pour ces jeunes de la génération Y, ce n’est « pas une priorité« , « vraiment pas le truc qui fait rêver« .
Ce papier rose n’est plus le « passeport pour l’indépendance » que l’on s’empresse d’acquérir à la majorité. Le conseil national des professions de l’automobile l’observe: « On ne passe plus le code à 17 ans et demi. Plutôt vers 22-23 ans. D’ailleurs dans les statistiques d’accidentalité, les « jeunes conducteurs » ne sont plus les 18-25 ans mais les 18-29 ans« .
Coup de frein budgétaire et moyens de substitution
Selon l’étude du cabinet d’audit KPMG la cause principale de cette désaffection des jeunes pour le permis est l’accroissement de la population urbaine. Les jeunes français des grands centres urbains dédaignent la voiture pour des moyens de transport urbains communautaires, bus, métro, vélo en libre service, covoiturage etc. La compagnie de référence de ce dernier, Blablacar vient d’interroger 140 000 de ses membres à ce sujet : 17 % d’entre eux prévoient de retarder le passage du permis grâce à ce service. Les jeunes « covoitureurs », comme les autres, sont aussi sujets d’une insertion professionnelle plus lente que leurs parents. Ils ont des besoins de déplacement moins systématiques grâce aux nouveaux moyens de communication et surtout, des budgets souvent plus serrés.
Les cours de conduite, le permis, la voiture, l’essence, l’assurance, le stationnement, la liste des dépenses à engager est (trop) longue. Pour Charlotte Bayardon (23 ans), « c’est un coût énorme, pas du tout dans les projets à dix ans« .
Le smartphone remplace la voiture
Le sociologue Laurent Fouillé, auteur d’une thèse sur l’attachement automobile observe que la voiture n’est plus une propriété chère à son conducteur, il y a, contrairement au siècle dernier, « d’autres objets (à) représenter l’époque, la modernité« . Le bureau 6T de recherche en mobilité et urbanisme explique que l' »émancipation ne passe plus par la voiture mais par le smartphone » . « Et comme il y a moins d’affect, on en revient à un calcul rationnel » qui de fait n’incite pas les jeunes à passer le permis, délivré par « la mafia des auto-écoles » (Bethsabée Krivoshey, 29 ans). Pour autant, le papier rose n’est pas boudé indéfiniment, il n’est que retardé. Selon l’Observatoire Cetelem de l’automobile, “seuls 22 % des jeunes s’imaginent durablement sans (permis). Ce n’est pas une vie sans permis, c’est une jeunesse sans permis« .
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