Filiales à l’étranger, des milliards de dollars de chiffres d’affaires chaque année. On pourrait croire qu’il s’agit de la description d’une grande multinationale, or il s’agit du cartel du Sinaloa, dirigée par Joaquim Guzman, plus connu sous le nom de “El Chapo”, évadé le 11 juillet dernier d’une prison mexicaine hautement sécurisée. Le quotidien espagnol El […]
Filiales à l’étranger, des milliards de dollars de chiffres d’affaires chaque année. On pourrait croire qu’il s’agit de la description d’une grande multinationale, or il s’agit du cartel du Sinaloa, dirigée par Joaquim Guzman, plus connu sous le nom de « El Chapo », évadé le 11 juillet dernier d’une prison mexicaine hautement sécurisée.
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Le quotidien espagnol El Pais détaille le système sophistiqué de cette « organisation criminelle qui fonctionne comme une multinationale macabre ».
Plus de filiales que les multinationales mexicaines
Le cartel de Sinaloa porte le nom de l’État mexicain duquel il est originaire, connu pour les cultures de cannabis et d’opium. L’organisation est étendue sur presque toute la côté Ouest du Mexique, du Sinaloa jusqu’en Guerrero. Elle contrôle aussi les grands axes stratégiques qui mènent à son premier grand marché : la Californie.
Aux États-Unis, le cartel domine le marché des stupéfiants, détenant le tiers du trafic de cocaïne et de cannabis, ainsi que 60 % de celui de l’héroïne.
Sa localisation lui offre également une ouverture sur le Pacifique. Grâce à ses liens avec les grandes mafias japonaises et italiennes, le Sinaloa est très implanté en Océanie. Au total, le cartel est présent dans 54 pays, bien plus que des grandes multinationales mexicaines comme American Movil (19) et Comex (50). Sur certains de ces territoires « l’État mexicain n’a même pas un consulat », indique El Pais.
3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel
Tout comme une grande entreprise, le cartel de Sinaloa détient une sorte de président du Conseil d’administration, « El Chapo », qui fait le lien entre les différents services, ou groupes criminels. Ismael “El Mayo” Zambada et Juan José Esparragoza Moreno, dit El Azul (donné pour mort en 2014), sont les deux chefs des opérations.
Le reste des effectifs est constitué d’une « partie familiale » garantissant la loyauté envers les chefs, et une partie « talents », puisque le cartel attire chimistes et ingénieurs de haut-vol chargés de la fabrication des drogues et de la logistique.
Des cultures d’opium aux cuisines des chimistes, en passant par les hommes de main, l’entreprise compte des milliers de contractuels, pour un chiffre d’affaires de près de 3,2 milliards de dollars par an !
170 tunnels sous la frontière américano-mexicaine
Comme toute entreprise, pour durer il faut innover. Face à la légalisation du cannabis dans certains États américains, « El Chapo » a décidé de changer de marché. Fini la marijuana, désormais le Sinaloa s’est retranché sur les drogues de synthèse, notamment les méthamphétamines dont il détient 70% du marché.
En termes de logistique, le cartel a aussi beaucoup investi. Les ingénieurs ont mis au point de grands tunnels pour faire transiter la drogue. Désormais, « les 3 185 km de frontière [séparant le Mexique des États-Unis] sont traversés par plus de 170 passages souterrains », note El Pais.
Depuis sa seconde évasion, la popularité du patron « El Chapo » « s’est élevée à la hauteur des stars du football ou des chanteurs de rock », écrit le quotidien espagnol, rappelant que le cartel de Sinaloa est à l’origine d’au moins 80 000 morts et 30 000 disparitions sur ces dix derniers années.
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