Le hacker Gregory Chelli, alias Ulcan, est soupçonné d’être à l’origine de plusieurs canulars téléphoniques contre des journalistes. Ces canulars (baptisés “swatting”) consistent à provoquer des descentes de police chez ses cibles, en appelant les forces de l’ordre pour revendiquer le meurtre d’une personne. C’est ainsi que le fondateur d’Arrêt sur images (@SI), Daniel Schneidermann, a vu […]
Le hacker Gregory Chelli, alias Ulcan, est soupçonné d’être à l’origine de plusieurs canulars téléphoniques contre des journalistes. Ces canulars (baptisés « swatting ») consistent à provoquer des descentes de police chez ses cibles, en appelant les forces de l’ordre pour revendiquer le meurtre d’une personne. C’est ainsi que le fondateur d’Arrêt sur images (@SI), Daniel Schneidermann, a vu trente policiers de la BAC débarquer chez lui le week-end des 13 et 14 juin. Puis ce fut le tour du fondateur de Rue89 Pierre Haski, et du directeur de la rédaction de Politis, Denis Sieffert. Ces canulars sont loin d’être sans conséquences : un rapport médical établit un lien entre la mort du père d’un journaliste à Rue 89 en 2014 et le swatting fomenté par Ulcan dont il a été victime.
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Drogue douce
Arrêt sur images a laissé traîner ses oreilles sur le tchat privé du hacker, Viol Vocal, où il commente ce que la presse dit de lui, et réalise parfois des agressions téléphoniques en direct devant ses fans. Au cours des observations, il apparaît qu’Ulcan et ses fans sont adeptes de drogues douces. Ainsi celui-ci est-il interrompu en plein monologue « par… son dealer, qui l’appelle sur son téléphone (et à qui Ulcan parle en anglais, ce qui accréditerait l’idée selon laquelle il réside toujours en Israël). »
Running gag sinistre
Le ton du tchat est donné par sa page d’accueil, sur laquelle apparaît ce message : « Bienvenu sur VV [Viol Vocal]. Sachez que les journaliste et leurs papa sont banni du site, surtout les papa ». La référence à Thierry Le Corre semble être le running gag des disciples d’Ulcan. L’un des leurs emprunte d’ailleurs ce nom pour pseudonyme et ironise : « Il fait froid dans ma tombe« . Ulcan en personne, quand il essaye de joindre la rédaction du Parisien pour faire corriger des informations le concernant, fredonne pendant qu’il en attente sur le standard du quotidien : « Celui qui répondra n’aura plus d’papa ».
Ulcan est très attentif à tout ce que les médias peuvent dire de lui, et appelle toutes les rédactions qui lui semblent faire erreur sur son cas. Aussi ne boude-t-il pas son plaisir lorsqu’il fait le buzz. Lorsqu’un sujet lui est consacré au journal de BFMTV, il exulte, blague du même goût que les autres à l’appui : « C’est trop cool, en ce moment je me réveille chaque matin il y a un nouveau truc. C’est comme les frères Kouachi– enfin j’espère que je vais pas finir comme eux… »
Il évoque une possible peine de prison
Sur son tchat, alors qu’il dément formellement auprès de toutes les rédactions qu’il contacte être l’auteur des récents canulars, et être responsable de la mort de Thierry Le Corre, il évoque tout de même une possible peine de prison, et un projet d’attentat :
« Si un jour j’en paie les conséquences, je vais prendre cinq ans je ferai deux ans et demi [de prison], c’est pas grave (…): je deviendrai un expert en programmation et quand je sortirai, je fabriquerai une bombe, ces fils de pute, je ferai exploser tous ceux qui m’ont mis là-dedans, tu comprends? »
Il dévoile enfin par avance un plan pour s’évader en cas d’incarcération. Et conclut : « Je compte sur vous les frères hein, si je suis en prison. Et surtout, des swat (envois de police) tous les jours hein. Tous les jours des swat, ok les gars? Tous les jours, tous les jours, tous les jours!«
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