“Le fils de quelqu’un“, écrit en lettres rouges, capitales, sous l’immense photo à la Une du journal anglais The Independant du jeudi 3 septembre. Sur l’image, un enfant mort, couché la tête dans le sable, un short en jean et un t-shirt rouge. Il fait partie d’un groupe de onze Syriens qui se sont noyés sur la côte turque, […]
« Le fils de quelqu’un« , écrit en lettres rouges, capitales, sous l’immense photo à la Une du journal anglais The Independant du jeudi 3 septembre. Sur l’image, un enfant mort, couché la tête dans le sable, un short en jean et un t-shirt rouge. Il fait partie d’un groupe de onze Syriens qui se sont noyés sur la côte turque, « après avoir vraisemblablement tenté de fuir le conflit » en Syrie, annonce le quotidien.
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« Somebody’s Child » pic.twitter.com/LriPpJ5suh
— Justin Miller (@justinjm1) 2 Septembre 2015
« Si ces images extraordinairement puissantes d’un enfant Syrien mort échoué sur la plage ne modifie pas l’attitude de l’Europe à l’égard des réfugiés, qu’est-ce qui le fera?« , demande The Independant sur la page d’accueil de son site. Plusieurs clichés ont été pris par un photographe d’une agence turque, Nilufer Demir, reprise par Reuters, qui ont été publié à la Une de plusieurs magazines et tabloïds anglais comme The National, The Guardian, The Sun, ou par El Mundo en Espagne, qui parle du « naufrage de l’Europe ».
Une image à la Une, une seule. Jusqu’à la nausée. #JaieteMigrant pic.twitter.com/tbLM08ymFM — Alex de La Fontaine (@aldelafontaine) 2 Septembre 2015
« Ça suffit. Ces images sont au-delà du supportable. Elles sont la sonnette d’alarme dont David Cameron a besoin », a asséné Tim Farron, leader du parti libéral-démocrate anglais.
Ces photos ont été massivement partagées sur les réseaux sociaux, notamment sous le hashtag #KiyiyaVuranInsanlik (« l’humanité échouée » en turc). Certains ont même partagé d’autres photos présumées de l’enfant, avec son frère, également décédé par noyade.
Le voici encore en vie, à côté de son petit frère. Lui aussi est mort à présent. pic.twitter.com/Wfs2In9oE2
— Maitre Eolas ✏️ (@Maitre_Eolas) 2 Septembre 2015
Depuis la sortie des images, un débat a débuté entre les partisans de la publication de ces photos, et ceux qui les jugent trop fortes. Sur Rue89, le cofondateur Pierre Haski préfère citer Peter Bouckaert, directeur pour les situations d’urgence de Human Rights Watch:
« Certains disent que l’image est trop offensante pour être partagée en ligne ou imprimée dans nos journaux. Mais ce que je trouve offensant c’est que des corps d’enfants noyés viennent s’échouer sur nos rivages, alors que l’on aurait pu en faire plus pour leur sauver la vie. »
Sur Twitter, le Premier Ministre, Manuel Valls a réagi en rappelant le nom de cet enfant, symbole du drame migratoire.
Il avait un nom : Aylan Kurdi Urgence d’agir Urgence d’une mobilisation européenne pic.twitter.com/d2wkTGAdhX
— Manuel Valls (@manuelvalls) 3 Septembre 2015
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