Shakespeare in love est un petit film hautement fantasmatique. Comme rêve, le film est plausible, dans la mesure où il répond à toutes sortes de désirs que pourrait inspirer la lecture faite avant de s’endormir des œuvres du dramaturge. Ce sont ses qualités oniriques infantiles qui donnent son charme au film, bien qu’il témoigne involontairement […]
Shakespeare in love est un petit film hautement fantasmatique. Comme rêve, le film est plausible, dans la mesure où il répond à toutes sortes de désirs que pourrait inspirer la lecture faite avant de s’endormir des œuvres du dramaturge. Ce sont ses qualités oniriques infantiles qui donnent son charme au film, bien qu’il témoigne involontairement de cette rage mesquine dont certains font preuve pour remettre les « génies de l’art » à leur place, c’est-à-dire sur terre, les deux pieds dans la merde. Parce que le film présente un Shakespeare idéal, à la fois génial et ayant les prédispositions à l’amour d’un auteur de bluettes et parce que c’est invraisemblable , se dessine en sous-impression un portrait véridique du dramaturge : un être rampant, trop occupé par sa lutte dans la poussière avec ses démons pour se livrer aux simagrées de l’amour courtois. En cherchant à imaginer les circonstances qui lui ont fait écrire Roméo et Juliette, le cinéaste parvient à nous faire douter qu’il l’ait effectivement écrit : une performance de révisionnisme shakespearien.
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