“Monsieur Sarko avait promis (bis)/ De réformer notre pays/Mais son coup a manqué/A cause du Fouquet’s/Dansons la sarkagnole/Vive le son (bis)/Vive le son du Buisson” Patrick Buisson, très droitier conseiller du soir, s’est emparé du cerveau de Nicolas Sarkozy. Il y a vingt-cinq ans, l’homme dirigeait Minute et écrivait : “Le Pen, le RPR et […]
“Monsieur Sarko avait promis (bis)/ De réformer notre pays/Mais son coup a manqué/A cause du Fouquet’s/Dansons la sarkagnole/Vive le son (bis)/Vive le son du Buisson”
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Patrick Buisson, très droitier conseiller du soir, s’est emparé du cerveau de Nicolas Sarkozy. Il y a vingt-cinq ans, l’homme dirigeait Minute et écrivait :
“Le Pen, le RPR et le PR (le parti de M. Longuet) c’est la droite. Une feuille de papier à cigarette sépare les électeurs les uns des autres.”
Buisson a de la suite dans les idées. En 2007, il a inventé le ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration. Il a laissé passer les ministres d’ouverture, les fariboles modernistes et la République “irréprochable”, sûr de reprendre la main le jour du péril et de ramener Sarkozy vers une droite plus extrême. Nous y voici.
Opposant les juges et les policiers, les pauvres et les smicards, les fonctionnaires et les usagers du service public, les curés et les instituteurs, ses conseillers à ses ministres, Sarkozy a divisé sans parvenir à régner. L’homme qui devait moderniser non seulement la France mais aussi la droite a pris l’autoroute à contresens, direction 1934 rectifié 1940. Le GPS de Sarkozy suit les indications de M. Buisson : “Tour-nez-à-droite, accélérez, faites-marche-arrière, klaxonnez, écrasez-le-bo-bo…”
La voilà, la nouvelle croisade de l’intrépide Sarkozy. Il repart dans de nouvelles oppositions : la province contre Paris, le lumpen contre les élites, le showbiz contre les journalistes, le bon peuple contre l’immigration, le terroir contre le cosmopolitisme.
Ce président promettait de réformer sans répit, se moquait de l’incurie de ses prédécesseurs et prétendait ne pas se préoccuper de sa réélection. Désormais, il n’en fait pas plus – vocabulaire mis à part – qu’un vieux Chirac et ne pense qu’à 2012, obsédé par un pouvoir qui est en train de lui échapper. On comprend pourquoi M. Buisson, venu de l’extrême droite, vendeur de sondages hors de prix, lui paraît indispensable. En anglais, Buisson se dit Bush.
Les Inrocks
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