Après la diffusion d’un reportage qualifiant les métalleux “d’adorateurs du diable” diffusé par la chaîne algérienne islamo-conservatrice El Bilad TV, la polémique s’enflamme. Redouane Aouameur, l’une des rares figures du métal local, est revenu sur sa passion pour le journal en ligne Algérie-Focus. L’occasion de s’épancher sur son quotidien de fan et de musicien de métal […]
Après la diffusion d’un reportage qualifiant les métalleux « d’adorateurs du diable » diffusé par la chaîne algérienne islamo-conservatrice El Bilad TV, la polémique s’enflamme. Redouane Aouameur, l’une des rares figures du métal local, est revenu sur sa passion pour le journal en ligne Algérie-Focus. L’occasion de s’épancher sur son quotidien de fan et de musicien de métal dans son pays.
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Guitariste et chanteur du groupe Lelahell, il précise : “le métal était très populaire dans les années 90 et 2000″ avec notamment « le clip de Litham, qui passait en prime-time à la télévision nationale, et des interviews qui faisaient la une des journaux ». Désormais, c’est une tout autre affaire : le métal n’a plus une place aussi privilégiée au sein de la culture algérienne. Aouameur explique :
« Il st très difficile de faire des concerts en Algérie, par manque d’infrastructures adéquates et surtout, un manque de considération de la part des organismes culturels étatiques qui ne voient plus d’intérêt à intégrer cette musique dans leur programmation ».
Appelés « hardos », (comme dans les plus risquées de nos belles provinces) les métalleux sont selon lui catalogués en Algérie comme « des drogués, des fous ou bien des marginaux ». El Bilad TV, la chaîne décrite comme islamo-conservatrice a donc sauté sur l’occasion jusqu’à qualifier cette communauté « d’adorateurs du diable » .
« Le niveau de ce reportage était vraiment bas, car tout était mélangé : métal, satanisme, franc-maçonnerie, sionisme, sorcellerie ! Les auteurs de ce reportage télévisé n’ont même pas pris la peine de se documenter juste un peu pour connaître le vrai contenu et l’origine de cette musique »
D’après Redouane Aouameur, si ce genre de préjugés perdurent, c’est certainement dû au fait qu’il s’agit d’un courant provenant directement de l’Occident mais aussi à cause de de l’image véhiculée par ce courant : « L’image mystique du métal génère malheureusement des préjugés ».
Une observation qui se vérifie finalement dans beaucoup de pays d’Orient et d’Occident.
Sa solution ? « On va tout simplement continuer à pratiquer cette musique comme on l’a toujours fait, sans tomber dans leur piège ! »
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