“L’explosion des prix de la vodka conduit seulement à accroître la consommation d’alcool de contrebande”. On pourrait facilement railler Vladimir Poutine sur sa capacité à incarner le sens des priorités. Face à la crise de la monnaie russe, le rouble, et une inflation qui pourrait bondir, selon les sources officielles, de plus de 10% en 2014, […]
« L’explosion des prix de la vodka conduit seulement à accroître la consommation d’alcool de contrebande ». On pourrait facilement railler Vladimir Poutine sur sa capacité à incarner le sens des priorités. Face à la crise de la monnaie russe, le rouble, et une inflation qui pourrait bondir, selon les sources officielles, de plus de 10% en 2014, le président russe a décidé, mardi 23 décembre de geler le prix de la vodka.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Boisson national par excellence, l’eau-de-vie – produite à base de pomme de terre ou de céréales – aurait vu son prix augmenter de 30%. Il vous en couterait ainsi près de 220 roubles (environ 3,35 euros) pour un demi-litre, dans toute bonne enseigne moscovite. Un vrai coup dur pour les Russes qui ont déjà vu les produits de consommations courantes grimper de 20% à 50% dans les grandes métropoles depuis le début de la crise économique russe, la plus grave depuis la chute de l’URSS en 1991.
Malgré l’annonce, hier, par le ministre des finances Anton Silouanov, de la fin de la crise du rouble, l’économie nationale est dans un état catastrophique. C’est l’effondrement du cours du pétrole ainsi que les sanctions européennes au moment de la crise ukrainienne qui ont principalement accéléré ce déclin. Dans sa décision, Vladimir Poutine semble toutefois omettre une petite chose… L’alcool tue. Derrière cette lapalissade se cache une réalité bien plus sombre. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’université d’Oxford, environ un quart des hommes russes meurent avant d’attendre 55 ans, à cause de l’alcool. Le problème vient de l’alcool frelaté et de mauvaise qualité.
De plus, même en envisageant le scénario le plus optimiste, quelque chose cloche. Selon Craig Pirrong, professeur de finance à l’université de Houston (Texas), en bloquant les prix de l’alcool, les autorités russes décourageront les producteurs, ce qui entraînerait une explosion de la fabrication d’alcool de contrebande. Pour le Britannique Tim Worstall, de l’institut libéral Adam Smith, même gelé, le prix actuel de la vodka offre des revenus confortables à ses producteurs, ce qui ne devrait donc pas influer sur la contrebande.
Bref, dans cette histoire de vodka (qui signifie littéralement « petite eau » en russe), connue pour sa couleur pure et limpide, Vladimir Poutine nage décidément en eau trouble.
{"type":"Banniere-Basse"}