Ce mois-ci, le magazine culturel La Revue des Deux Mondes publie un long entretien avec Michel Houellebecq. L’écrivain propose une analyse du jihadisme et décrit l’islam comme “l’angoisse” des Français. Pour le romancier, la police n’est pas la solution pour freiner la montée du jihadisme, il la décrit même comme impuissante. Puisque les intégristes ne rendent de […]
Ce mois-ci, le magazine culturel La Revue des Deux Mondes publie un long entretien avec Michel Houellebecq. L’écrivain propose une analyse du jihadisme et décrit l’islam comme « l’angoisse » des Français.
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Pour le romancier, la police n’est pas la solution pour freiner la montée du jihadisme, il la décrit même comme impuissante. Puisque les intégristes ne rendent de compte qu’à Dieu, les forces de l’ordre d’ici-bas ne peuvent rivaliser. « Quand on n’a pas peur de la mort, la police on s’en fout un peu », lâche Michel Houellebecq.
Observateur de la société, l’homme de lettres remarque que le terrorisme, comme le militantisme, « sont des moyens de socialisation ».
« Ça doit être très sympa de vivre des moments ensemble, des moments forts contre la police… L’impression d’être ensemble contre tous », détaille Michel Houellebecq. « On est davantage ensemble quand on a beaucoup d’ennemis. »
Prenant l’exemple des femmes de jihadistes, l’auteur de Soumission explique que ces liens forts peuvent mener jusqu’à l’amour.
Michel Houellebecq remarque que ses contemporains sont pétrifiés par « une angoisse », celle d’une possible domination de la culture musulmane sur la société française. Un sentiment vécu dans « l’ensemble des pays européens ». Ce phénomène, il a voulu le retranscrire dans son dernier roman, Soumission, qui n’est qu’une « projection » de ce qu’il a observé et non « une prophétie », précise-t-il.
Revenant sur la tuerie de Charlie Hebdo, survenue le jour de la sortie de son roman, Michel Houellebecq juge la manifestation du 11 janvier « impressionnante et sincère ». Elle lui a même fait « plaisir », lui qui était un ami de l’économiste Bernard Maris, tué lors de l’attentat. En revanche, il pense cette manifestation a certainement « réjoui » les commanditaires, qui « se félicitent du coup médiatique réalisé ».
Depuis le 11 janvier, Michel Houellebecq remarque, avec un certain plaisir, la fissure qui s’est créée entre la gauche et les intellectuels. Citant l’exemple de Michel Onfray ayant traité Manuel Valls de « crétin », le romancier apprécie cette « tentation de liberté chez certains intellectuels », qui n’acceptent plus le discours interdisant l’amalgame entre l’islam et le terrorisme.
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