Radiohead se lance dans la presse ? Le prestigieux Guardian et ses rédacteurs en chef répondent au groupe en se lançant dans la musique -une reprise étonnante du Creep. Récit d’une blague géniale.
« Si un groupe peut de manière téméraire se lancer dans le domaine d’expertise du Guardian, pourquoi ne pourrions-nous pas nous attaquer au sien ? Il a immédiatement été décidé de mettre notre propre musique sur un CD pour promouvoir l’édition de lundi du quotidien. Quelles que soient les innovations qu’une troupe de musiciens peut imposer à la publication de titres de presse, nous pouvons toujours appliquer l’un des principaux traits du journalisme -faire les choses vraiment très rapidement en utilisant tout ce qui nous tombe sous la main au moment donné- à la lente industrie du disque. »
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Ainsi le Guardian explique son projet génial et gentiment moqueur de contre-feu Radioheadien. Sans doute amusés voire légèrement froissés de voir Radiohead se lancer dans la presse gratuite avec leur très marketing The Universal Sigh, distribué gratuitement dans le monde entier hier et par Thom Yorke en personne à la boutique Rough Trade de Londres, quelques zigotos du quotidien britannique, dont de hauts dignitaires et rédacteurs en chef, ont décidé de prendre le chemin inverse. Sous le nom de Radioeds, ils ont ainsi, en une journée et avec les moyens limités du bord, enregistré une drôle de reprise de Creep, immédiatement publiée sur le site du quotidien à cette adresse -la confection et l’insertion d’un CD étant à l’évidence inenvisageable.
Le récit complet de la blague, hilarant, se lit en Anglais à cette adresse. « A 16 heures, le groupe au complet -baptisé à la hâte Radioeds- s’est réuni pour la première fois. Notre recrue de dernière minute au clavier, Alan Rusbridger (nb: rédacteur en chef) a du jouer la partition sans possibilité de répéter. Le chanteur Ed Vulliamy a lui même déclaré de pas parfaitement connaître les paroles et la mélodie, bien qu’il ait pu faire d’une sévère rage de dent un point d’appui pour ses émotions -s’il n’a entendu le morceau pour la première fois que le matin même de l’enregistrement, on peut tout de même sentir dans sa voix un cri de colère provoqué par une véritable douleur et, probablement, par les médicaments. »
« C’est, au final, une reprise plutôt fidèle et directe de Creep, sauf peut-être cette intro obsédante au banjo et au trombone, destinée à être le petit truc qui manquait à la version initiale de Radiohead. Après trois prises seulement, la troisième étant de loin la meilleure, le groupe a décidé d’annoncer sa séparation, provoquée par des divergences artistiques. Une tournée de reformation est, pour le moment, une possibilité lointaine, qui attend dans l’ombre de probables huées. »
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