Au lendemain des cantonales, Marine Le Pen continue la mue du FN et creuse le sillon de la banalisation du parti d’extrême droite
Un nouveau nom pour le Front ? Alors que l’UMP ne sait plus où il habite, Marine Le Pen veut monter « un pôle de rassemblement à vocation majoritaire » en vue des législatives. « Le Front national resterait présent mais il accueillerait des gens de gauche, de droite, des patriotes« , a-t-elle précisé.
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La présidente du Front National continue de polisser, dédiaboliser l’image du parti pour en faire un parti respectable à l’image du PS ou de l’UMP. Et se positionner sur le jeu politique à leur égal. Selon un sondage BVA (pour France Info et Les Echos), 52% des français estiment que le FN est un parti « comme les autres ». Ils étaient 42% en septembre. Le Front se banaliserait surtout dans les classes populaires.
Pour les cantonales, Marine Le Pen a parlé de vote « d’adhésion ». Le FN reste un objet de protestation dans l’opinion, même si c’est de moins en moins le cas. Le Front National n’a remporté que deux sièges aux élections cantonales : à Carpentras (Vaucluse) et Brignoles (Var). La barre des 50% lui a une nouvelle fois fermé la porte de la représentation.
Mais au fond, Marine s’en fout. Le FN a fait des scores inédits même en dehors de ses fiefs historiques, une moyenne de 40% des voix dans les cantons où il était présent au second tour (soit deux fois plus qu’en 2002). Surtout, il enregistre une importante augmentation des voix entre les deux tours… avec des reports de voix de gauche comme de droite.
La progression de Marine Le Pen se confirme : avec 21%-22% elle fait presque jeu égal avec l’UMP. « Nous allons vers une tripolarisation de la vie politique », a ajouté Louis Aliot, vice président du FN. Pendant quinze jours, on n’aura parlé que de sa compagne. Obsédante Marine Le Pen. Les sondages s’enchainent et le FN est presque invariablement au second tour de la présidentielle. La chef du FN a lancé la chasse aux 500 parrainages d’élus. Pas une minute à perdre.
Anne Laffeter
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