Chahuté en plein meeting par des étudiants gabonais hier soir, l’ex-chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy a répondu, comme à son habitude, avec une grande finesse : “Ici, c’est la France, c’est pas le Gabon. Si vous voulez parler du Gabon, retournez-y!” a-t-il lancé, sous les applaudissements de ses fidèles électeurs. Alors que l’ancien Président se trouvait face […]
Chahuté en plein meeting par des étudiants gabonais hier soir, l’ex-chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy a répondu, comme à son habitude, avec une grande finesse : « Ici, c’est la France, c’est pas le Gabon. Si vous voulez parler du Gabon, retournez-y! » a-t-il lancé, sous les applaudissements de ses fidèles électeurs.
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Alors que l’ancien Président se trouvait face à un millier de ses soutiens dans la commune de Marcq-en-Baroeul dans le Nord, de jeunes Gabonais ont fait irruption dans la salle avec des drapeaux du Gabon, scandant : « Sarko! Viens chercher Ali! ».
#Gabon Sarkozy viens chercher Ali Bongo pic.twitter.com/Vw6GbIVrTa
— Evivi Nguema (@EviviNguema) September 19, 2016
Depuis début septembre, de nombreux étudiants gabonais l’accusent d’avoir favorisé le maintien au pouvoir d’Ali Bongo en 2009. Dans un cortège se rendant à l’Ambassade du Gabon le 3 septembre, certains membres de la diaspora gabonaise criaient déjà ce slogan. Quelques jours plus tard, d’autres manifestants devant le siège parisien des Républicains scandaient « Sarkozy corrompu par Ali Bongo et Sassou », indique le Huffington Post.
Après la réélection du président Ali Bongo au Congo fin août, son opposant, Jean Ping, accuse le successeur d’Omar Bongo d’avoir trafiqué les résultats de ce scrutin à un tour. De violents heurts entre manifestants et forces de l’ordre en découleront à Libreville, capitale du Gabon.
Les liens de l’ancien président avec Ali Bongo
Les soupçons qui pèsent sur la proximité entre Nicolas Sarkozy et le président Ali Bongo ne datent pas d’hier. Déjà en 2011, dans une interview publiée par Libération, Mike Jocktane, un ancien proche du clan Bongo, accusait l’ancien président français d’avoir reçu de l’argent liquide d’Ali Bongo pour financer sa campagne de 2007.
« Nicolas Sarkozy a bénéficié de remises d’espèces pour financer sa campagne de 2007 et régler une situation dans l’entre-deux tours. D’ailleurs, alors qu’il était simplement ministre de l’Intérieur, il est venu passé un week-end à La Pointe-Denis (Gabon), réputé pour ses plages. Ce voyage n’avait rien d’officiel et prouve sa proximité avec le régime. Il y a eu, par la suite, des retours d’ascenseurs de la France. Le plus scandaleux est l’adoubement d’Ali Bongo par la France de Sarkozy et de son conseiller occulte Bourgi et, un peu plus tard, son empressement à reconnaître avant même la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle gabonaise l’élection frauduleuse d’Ali Bongo ».
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