Après dix jours d’une polémique stérile, la créatrice australienne du burkini, Aheda Zanetti annonçait ce matin sur Europe 1 que les ventes du maillot de bain intégral ont augmenté ces dernières semaines en France. Et surprise : “Dimanche, nous avons reçu 60 commandes en ligne, toutes provenant de non-musulmans”, a-t-elle insisté. Elle en reçoit d’habitude […]
Après dix jours d’une polémique stérile, la créatrice australienne du burkini, Aheda Zanetti annonçait ce matin sur Europe 1 que les ventes du maillot de bain intégral ont augmenté ces dernières semaines en France. Et surprise : “Dimanche, nous avons reçu 60 commandes en ligne, toutes provenant de non-musulmans”, a-t-elle insisté. Elle en reçoit d’habitude une petite dizaine hebdomadaire.
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Aheda Zanetti estime donc à 35 % ou 40 % la hausse des ventes de cette combinaison de baignade. D’origine libanaise, elle a conçu le burkini comme un accessoire pour les femmes qui ne souhaitent pas dévoiler leur corps sans pour autant aller se baigner en jogging, et veulent pouvoir profiter de la plage sans déroger à leurs principes vestimentaires, religieux ou non.
Une polémique qui n’en finit plus
La presse étrangère a rapidement fait ses choux gras de cette France réactionnaire qui ne supporte pas la vue d’un accessoire supposant la pratique de la religion musulmane, au point d’interdire le burkini sur des plages du sud de la France. Le maire de Villeneuve-Loubet, poussant la mauvaise foi à son paroxysme, a prétexté des raisons d’hygiène.
Mais cette polémique n’a pas seulement provoqué la consternation. Elle s’est aussi exportée, au Québec, où des élu ont eux aussi cru bon d’appeler à l’interdiction de la combinaison. Ce mardi 23 août, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a pris la défense de ce pauvre maillot de bain, garantissant que le droit de le porter était aussi un symbole de “l’acceptation” de l’autre.
Et le Premier ministre d’ajouter: “Au Canada, peut-on parler d’acceptation, d’ouverture, d’amitié, de compréhension ? C’est vers là que nous allons et c’est ce qu’on est en train de vivre tous les jours dans nos communautés diverses et riches, non en dépit, mais à cause de ces différences.”
Une prise de position politique, sur le thème de l’acceptation, sera finalement née de cette intolérance vestimentaire. Et dans ce genre de situation, on aimerait bien que Justin Trudeau ait une petite discussion avec Manuel Valls.
Comme l’analysait le New York Times le 18 août, l’interdiction du burkini n’a finalement rien à voir avec la religion ou l’habillement. “La contradiction évidente qui consiste à imposer des règles vestimentaires aux femmes sous prétexte que les femmes ne devraient pas avoir à obéir à des règles vestimentaires montre bien que ce n’est pas là que réside le vrai débat.”
Le journal américain analyse alors : “Cela n’a rien à voir avec les tenues de bain (…) ni avec la protection des femmes musulmanes face au patriarcat. Cela a à voir avec la protection d’une majorité de Français non-musulmans vis-à-vis d’un monde qui change. Un monde qui leur demande désormais d’élargir leur notion d’identité quand beaucoup d’entre eux s’y refusent.”
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