Depuis le début des jeux olympiques de Rio, la nageuse olympique chinoise Fu Yuanhui fait beaucoup rire sur les réseaux sociaux, notamment grâce à sa spontanéité. Le 10 août dernier, lorsqu’elle apprend son score alors qu’elle est interviewée par une journaliste chinoise, la jeune femme de 20 ans ne peut retenir sa joie, qui s’exprime […]
Depuis le début des jeux olympiques de Rio, la nageuse olympique chinoise Fu Yuanhui fait beaucoup rire sur les réseaux sociaux, notamment grâce à sa spontanéité. Le 10 août dernier, lorsqu’elle apprend son score alors qu’elle est interviewée par une journaliste chinoise, la jeune femme de 20 ans ne peut retenir sa joie, qui s’exprime par des expressions faciales très marquées et une incapacité à poursuivre l’interview d’une façon normale.
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S’en sont suivies d’autres vidéos où la nageuses évoquait ses difficultés à parler anglais ou encore le fait que dans leurs maillots de bains, les nageuses avaient les seins complètement compressés.
Fraîcheur et féminisme
Mais cette fois-ci, ce sont pour ses positions féministes que la nageuse a fait parler d’elle. Dimanche 14 août, la sportive a réalisé une piètre performance à l’épreuve du 4×100 féminin. Pour l’expliquer, elle a déclaré à la chaîne chinoise CCTV: « Je n’ai pas été très bonne aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir laissé tomber mes coéquipières. Mes règles ont commencé hier, je me sens très fatiguée. Je sais que ce n’est pas une excuse, je n’ai pas bien nagé quoi qu’il arrive« .
Fu Yuanhui in 2015. It is so nice to see a Chinese athlete who freely expresses herself. #TeamChina #swimming pic.twitter.com/rP77cAkV4M
— 𝕿𝖍𝖔𝖒𝖆𝖘·王 🍁 (Also iChinadian On Threads) (@iChinadian) August 9, 2016
Des déclarations qui ont, selon la BBC, suscité l’approbation de ses compatriotes sur le Twitter Chinois Weibo: « J’admire vraiment Fu Yuanhui, d’avoir nagé pendant ses règles. Les femmes peuvent être affectées durant cette période notamment par la douleur… Elle se sent coupable d’être arrivée quatrième mais Fu Yuanhui nous sommes tout de même très fiers de toi« .
La peur chinoise des tampons
Ces propos ont lancé un débat sur les tampons, une protection menstruelle très peu utilisée en Chine. Selon la BBC, l’étude d’un industriel aurait démontré que seules 2% des Chinoises auraient recours à des tampons durant leurs règles, contre 42% des Américaines.
Toujours selon cette étude, de nombreuses femmes ne savent pas comment s’en servir et n’en ont même jamais entendu parler. Selon un utilisateur de Weibo: « Quelqu’un a accusé Fu de mentir, se demandant comment elle aurait pu aller dans la piscine durant ses règles. Les Chinois ont des préjugés à propos des tampons, beaucoup de trentenaires que je connais n’y connaissent rien et en ont peur« .
Selon la BBC, certaines rumeurs chinoises laissent entendre que les tampons feraient perdre la virginité, malgré le fait que de nombreux experts aient prouvé que ceux-ci n’avaient aucune incidence dessus.
Le tabou des règles dans le sport
Fu Yuanhui n’est pas la seule a avoir évoqué le problème des règles dans les compétitions sportives. Selon Terrafemina, la joueuse de tennis anglaise Heather Watson a interrompu son premier match lors de l’Open d’Australie afin de voir un médecin. Evoquant tout d’abord un malaise, elle a finalement confié à la BBC après sa défaite que ses douleurs étaient en fait liées à ses règles: « Je vais aller consulter un spécialiste pour voir si il peut me prescrire quelque chose d’efficace à l’avenir« .
Un aveu repris par l’ancienne numéro 1 anglaise de tennis, Annabel Croft qui a déclaré sur Radio 5 Live: « Les femmes souffrent en silence. Nous devons gérer ça alors que personne ne veut évoquer le sujet. A Wimbledon, nous devons impérativement porter du blanc par exemple. Mettre du sang sur votre uniforme peut vous rendre quelque peu fébrile. J’ai longtemps fait des cauchemars en y pensant« .
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