Le Monde Afrique s’est penché sur le profil du directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort. Trump n’est pas le premier personnage controversé qu’il soutient. Avant lui, Manafort a notamment joué le “spin doctor” pour de nombreux chefs d’État africains, despotes ou autocrates, listés par le magazine: Mobutu Sese Seko au Zaïre (Congo), Jonas […]
Le Monde Afrique s’est penché sur le profil du directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort. Trump n’est pas le premier personnage controversé qu’il soutient. Avant lui, Manafort a notamment joué le “spin doctor” pour de nombreux chefs d’État africains, despotes ou autocrates, listés par le magazine: Mobutu Sese Seko au Zaïre (Congo), Jonas Savimbi en Angola, Siad Barre en Somalie, Ibrahim Babangida au Nigeria, Daniel Moi au Kenya, et Teodoro Obiang en Guinée équatoriale.
L’homme que le Guardian décrivait en mai dernier comme un lobbyiste “mercenaire”, a gagné beaucoup d’argent en Afrique. Notamment à la fin des années 80, dans un contexte de fin de guerre froide. Riva Levinson, une ancienne collaboratrice de BMS & K, l’ancienne entreprise de Paul Manafort, témoigne: “C’était une époque de transition, et beaucoup de pays autour du monde cherchaient à se ranger derrière les Etats-Unis contre les Soviétiques”. Et d’ajouter: “Les alliés des Etats-Unis et ceux qui voulaient le devenir étaient tous prêts à payer beaucoup d’argent à notre firme pour qu’on les aide à Washington”.
Des montants exorbitants et des alliés polémiques
Avec Mobutu Sese Keko et Siad Barre, Paul Manafort signe des contrats d’un million de dollars annuel. En échange, ses relations assurent à ses clients une entente économique avec les États-Unis. 3 millions de dollars d’aide militaire et 60 millions d’aide économique sont par exemple alloués au Zaïre sous la la dictature de Mobutu Sese Keko.
Comme le rapporte Le Monde Afrique, une alliance avec le Zaïre est dans l’intérêt des États-Unis, qui y font transiter des armes à destination de l’Angola où ils soutiennent le mouvement rebelle, l’UNITA. Un mouvement dont le cabinet devient également porte voix à Washington.
Un rapport publié en 1993 analyse les rapports entre Washington et les nations portant atteinte aux droits de l’Homme. Il publie le détail du contrat signé entre l’UNITA et la firme; Celle-ci s’engage à: “participer au développement d’une stratégie pour attirer l’aide étrangère, travailler à l’augmentation de la couverture médiatique favorable à UNITA et dérivés dans les médias des États-Unis, et empêcher toute mauvaise presse dans le domaine du possible”.
BMS & K a été proche du pouvoir sous les présidences de Ronald Reagan et George Bush père. John McCain, le candidat républicain perdant des élections de 2008, avait refusé de faire appel aux services de Paul Manafort, effrayé par son passé potentiellement scandaleux. Une sage décision ?
WikiLeaks cables reveal #Trump's campaign manager Paul Manafort was secret US embassy source in #Ukraine https://t.co/khBAsyxkKT
— WikiLeaks (@wikileaks) August 1, 2016
Depuis le 14 août, Paul Manafort est en tous cas sous le feu des critiques, après la publication par le New York Times d’une enquête qui assure que le chef de campagne aurait reçu des paiements en liquide de la part du pouvoir russe. Ancien conseiller politique en Ukraine, il entretiendrait désormais des liens troubles avec un réseau autour du président Vladimir Poutine.