“Je n’écris jamais sur la politique, mais je suis tombé sur une hypothèse qui ne demandait qu’à être approfondie.” Le data scientist américain David Robinson, est l’auteur du blog Variance Explained, spécialisé sur les analyses data et statistiques. Le weekend dernier, il est tombé sur ce tweet. Every non-hyperbolic tweet is from iPhone (his staff). […]
“Je n’écris jamais sur la politique, mais je suis tombé sur une hypothèse qui ne demandait qu’à être approfondie.” Le data scientist américain David Robinson, est l’auteur du blog Variance Explained, spécialisé sur les analyses data et statistiques. Le weekend dernier, il est tombé sur ce tweet.
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Every non-hyperbolic tweet is from iPhone (his staff).
Every hyperbolic tweet is from Android (from him). pic.twitter.com/GWr6D8h5ed
— Todd Vaziri (@tvaziri) August 6, 2016
Todd Vaziri, à qui l’on doit les effets spéciaux de Star Trek, Avatar et autres Mission Impossible, y remarque que sur le compte de Donald Trump, tous les tweets relativement mesurés sont postés depuis un iPhone, et que tous ceux caractérisés par un style, disons, plus agressif sont postés depuis un téléphone utilisant le système d’exploitation Androïd. Il en déduit donc en commentaire qu’il est facile de distinguer les tweets postés par le candidat à la Maison Blanche, et ceux postés par son équipe de campagne.
Une analyse data qui en dit long sur le candidat
David Robinson s’est chargé d’approfondir ce postulat. L’analyse de la timeline Twitter du candidat démontre que 628 tweets proviennent d’un iPhone, 762 d’un téléphone Androïd. Les tweets Androïd sont beaucoup plus nombreux le matin, entre 4h et 10h, puis après 20h. Entre temps, les tweets iPhone, provenant supposément du staff du candidat, prennent le relais.
Les tweets attribués au vrai Donald Trump sont moins élaborés techniquement. David Robinson relève qu’il “retweete manuellement” les gens: il copie-colle leurs propos entre guillemets dans ses propres tweets.
"@trumplican2016: @realDonaldTrump @DavidWohl stay the course mr trump your message is resonating with the PEOPLE"
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 28, 2016
Seuls les tweets iPhone contiennent des hashtags ou des photos, et promeuvent la campagne du candidat.
Thank you Windham, New Hampshire! #TrumpPence16 #MAGA pic.twitter.com/ZL4Q01Q49s
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 7, 2016
L’analyste relève que tous les mots ayant une charge émotionnelle, et souvent négative comme “mauvais”, “fou”, “faible” ou “stupide” proviennent des messages postés sous Androïd. Ces messages utilisent jusqu’à 80% de plus de termes liés au dégoût, à la tristesse, à la peur et à la colère.
Qui écrit à la place de Donald Trump ?
David Robinson s’est alors intéressés aux tweets provenant d’un iPhone et qui imitent la rhétorique de Donald Trump. Il cite alors l’extrait d’un article du New Yorker sur Tony Schwartz, nègre de Donald Trump pendant l’écriture de son livre The Art of the Deal.
“ Schwartz décrit le processus qui lui a permis de rendre la voix de Trump palpable (…) tout en lui donnant un charisme adolescent qui le rende attirant. En repensant au texte aujourd’hui, il avoue avoir ‘créé un personnage bien plus accompli que ce qu’est réellement Trump’.”
Like the worthless @NYDailyNews, looks like @politico will be going out of business. Bad reporting- no money, no cred!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) February 10, 2016
Failing @NYTimes will always take a good story about me and make it bad. Every article is unfair and biased. Very sad!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 20, 2016
L’analyste conclut: “Beaucoup de choses ont été écrites sur l’état mental de Trump. Mais ce qui est bien plus intéressant, c’est d’analyser le comportement de cet employé anonyme dont le travail consiste à imiter sons style unique et à y ajouter un aspect positif pour galvaniser ses millions de followers. Est-il un vrai admirateur ou juste un rouage de la machine politique ?” Et d’ajouter: “Comme Schwartz, regrettera-t-il un jour son engagement ?”
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