Manuel Valls s’est défendu, dans un long entretien au Monde, contre les attaques virulentes de l’opposition à la suite des attentats de Nice, le 14 juillet, et de Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet. Nicolas Sarkozy avait, mercredi 27 juillet, demandé au gouvernement d’appliquer les mesures proposées par la droite tout en fustigeant l’attitude de l’exécutif. Il […]
Manuel Valls s’est défendu, dans un long entretien au Monde, contre les attaques virulentes de l’opposition à la suite des attentats de Nice, le 14 juillet, et de Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet. Nicolas Sarkozy avait, mercredi 27 juillet, demandé au gouvernement d’appliquer les mesures proposées par la droite tout en fustigeant l’attitude de l’exécutif. Il a déclaré dans le Monde que, face au terrorisme, « la gauche est tétanisée » et « se refuse à vraiment faire bouger les lignes de droit pour l’adapter à l’ampleur de la menace. »
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« Mon gouvernement ne sera pas celui qui créera des Guantanamo à la française »
Manuel Valls a appelé les Français à « rejeter les solutions démagogiques qui font croire que nous pouvons en terminer en quelques mois. » Invité à répondre aux attaques de Nicolas Sarkozy, il déclare que « certains cherchent à discréditer la gauche en alimentant les peurs pour se constituer un capital politique ». Pour lui, l’ancien chef d’Etat « perd ses nerfs » : « être lucide face à la menace, ce n’est pas basculer dans le populisme.«
Sur les mesures proposées par Nicolas Sarkozy, Manuel Valls a estimé que « beaucoup » avaient déjà été adoptées dans la loi du 3 juin de la lutte contre le terrorisme et dans la loi du 21 juillet de prorogation de l’état d’urgence. Il a également estimé qu’il existe « une ligne infranchissable : l’Etat de droit« , et qu’il était hors de question de permettre « l’enfermement d’individus dans des centres sur la base du seul soupçon« . « Mon gouvernement ne sera pas celui qui créera des Guantanamo à la française » a-t-il ajouté.
Un « échec » dans le cas de l’un des terroristes de Saint-Etienne-du-Rouvray
Manuel Valls a malgré tout reconnu « un échec » que le fait qu’un des tueurs de Saint-Etienne-du-Rouvray, Adel Kermiche, ait été remis en liberté après deux tentatives de départ en Syrie. L’homme était assigné à résidence et portait un bracelet électronique.
Trois juges avaient confirmé en cour d’appel la décision de remise en liberté émanant d’un juge d’instruction. Manuel Valls a invité les magistrats à « avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des djihadistes« , tout en refusant de les considérer les juges « responsables de cet acte de terrorisme.«
En conclusion, Manuel Valls a estimé que les terroristes cherchent à amorcer une guerre de religion en s’en prenant au père Hamel.
« Notre réponse doit être le refus de la haine et beaucoup plus de civilisation, a-t-il déclaré. Le peuple français a fait preuve jusque-là d’une grande hauteur de vue, saluée partout dans le monde. A tous les responsables politiques d’en faire autant. »
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