La fin justifie les moyens. Manuel Valls s’apprête à demander une quatrième prolongation de l’état d’urgence pour les trois prochains mois, et il faut bien convaincre le parlement de sa nécessité. Le Premier ministre a déclaré lundi 18 juillet qu’un attentat “particulièrement meurtrier” avait été déjoué “juste avant l’Euro 2016”. Comme le révèle Le Figaro […]
La fin justifie les moyens. Manuel Valls s’apprête à demander une quatrième prolongation de l’état d’urgence pour les trois prochains mois, et il faut bien convaincre le parlement de sa nécessité. Le Premier ministre a déclaré lundi 18 juillet qu’un attentat “particulièrement meurtrier” avait été déjoué “juste avant l’Euro 2016”.
Comme le révèle Le Figaro aujourd’hui, son entourage a ensuite précisé qu’il évoquait l’arrestation d’un homme le 24 mars dernier en banlieue parisienne. L’information avait déjà été révélée au moment de l’arrestation, de même que des extraits de son interrogatoire. Il avait avoué avoir accepté de l’argent pour louer un appartement dans le Val d’Oise et y garder un arsenal impressionnant, saisi plus tard lors d’une perquisition.
L’homme de 34 ans avait alors assuré n’avoir fait que quelques recherches sur internet “pour du matériel en verre de chimie, de laboratoire, des récipients”, alors qu’un homme qui se faisait appeler Abour Badr se chargeait de la manipulation des produits chimiques. Selon ses dires, ses agissements n’avaient rien à voir avec les attentats de Paris ou de Bruxelles. Il avait déclaré ne rien savoir et attribuer ces préparatifs au grand banditisme.
Un argument de poids
De cette arrestation menée sous l’état d’urgence, Manuel Valls a tenté de faire un argument pour obtenir sa prorogation. Quelques jours après l’attentat de Nice qui a fait 84 morts toujours sous ce même régime, l’opinion s’interroge sur son efficacité. Le Premier ministre a donc insisté sur le fait que “l’action de la police et de la gendarmerie, l’engagement des services de renseignement, l’état d’urgence, ont permis d’éviter un certain nombre d’attentats.”
#EtatdUrgence 3 mois pour le gouvernement, 6 mois demandée par la droite. Stop à la surenchère sécuritaire. Place aux vraies réponses.
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) July 19, 2016
On ne combat pas le mal par le mal :
le #terrorisme de détraqués par l'injustice de la #perquisition des familles musulmanes#AttentatNice— Mohamed Nathmaza 🇵🇸 (@nathmaza) July 19, 2016
Le projet de loi sur la prolongation de l’état d’urgence vient d’être adopté en conseil des ministres et sera débattu au Parlement dans la journée. Manuel Valls a d’ores et déjà assuré que les perquisitions administratives largement critiquées après le 13 novembre pour les bavures, humiliations et stigmatisations qu’elles engendraient, reprendraient et seraient “accrues”. De quoi faire monter encore un peu plus le mécontentement d’une partie de la population qui réclame d’autres solutions.