Sa plus mauvaise note est un 18/20. Émilie Laurent vient d’obtenir son bac L avec une moyenne de 21,22/20, la meilleure de France. Tous les ans ces moyennes ahurissantes, obtenues grâce aux options, valent des dizaines d’articles aux quelques brillants bacheliers qui les ont décrochées. Mais cette année, la meilleure bachelière de France n’est pas […]
Sa plus mauvaise note est un 18/20. Émilie Laurent vient d’obtenir son bac L avec une moyenne de 21,22/20, la meilleure de France. Tous les ans ces moyennes ahurissantes, obtenues grâce aux options, valent des dizaines d’articles aux quelques brillants bacheliers qui les ont décrochées. Mais cette année, la meilleure bachelière de France n’est pas seulement brillante, elle est aussi battante et déterminée. Et pour cause, la route n’a pas été simple pour la jeune fille, victime de harcèlement scolaire lors de son année de première.
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#ResultatsBac #Bravo à Emilie Laurent de l'@acclermont, meilleure moyenne générale (21,22) au #BAC2016 pic.twitter.com/JrUZTWiDd6
— Académie de Clermont-Ferrand (@acclermont) July 6, 2016
Originaire d’une petite ville près de Clermont-Ferrand, Émilie Laurent a redoublé son année de première après avoir subi des pressions de ses camarades et de certains de ses professeurs. Dans une interview pour Paris Match, elle déclare: “On me faisait constamment comprendre que j’étais nulle, on se moquait de moi. J’avais des bonnes notes mais je ne souhaitais surpasser personne. Je voulais simplement faire de mon mieux.”
Après plusieurs mois passés dans cette situation sans oser en parler, Emilie finit par quitter l’école et passe les six mois suivants chez elle, entourée par sa famille, pour se remettre de ce traumatisme. Elle redouble son année de première, dans un nouveau lycée. Déterminée à réussir, elle reste néanmoins anxieuse: “J’avais peur que ça se reproduise, de faire quelque chose qui pourrait déclencher à nouveau cette situation. Mais cette fois-ci, je suis tombée sur un professeur principal qui m’a énormément soutenue.”
Aujourd’hui, la jeune bachelière recommande à tous les élèves harcelés d’en parler, de ne pas rester seuls, et de prendre le temps, comme elle l’a fait, de panser les blessures. “Une année de perdue ce n’est rien face à une vie gâchée” déclare-t-elle au magazine avec la surprenante maturité qu’ont parfois les adolescents qui ont connu des épreuves difficiles.
Le harcèlement scolaire, un fléau longtemps minimisé
Bonnes notes, homosexualité, handicap, ou tout simplement être au mauvais endroit au mauvais moment, le harcèlement scolaire trouve sa source dans différents phénomènes, mais perdure surtout à cause du silence. Difficile pour un enfant de se rendre compte qu’il est harcelé lorsque les adultes autour de lui n’ont même pas conscience du problème. C’est pour remédier à ces situations qui peuvent dégénérer très rapidement, qu’associations et gouvernement cherchent à sensibiliser parents et professeurs.
https://www.youtube.com/watch?v=mxTwRNJ59wg
En 2014, le harcèlement moral a été reconnu comme un délit, et des plateformes et des référents “harcèlement” ont été mis en place par le ministère de l’éducation. Des formations sont également prévues cette année pour sensibiliser les enseignants de maternelle et de primaire. Le défit le plus important reste cependant internet et les réseaux sociaux, où les faits de cyber-harcèlement peuvent se produire dans le plus grand secret.
#HarcèlementScolaire, je le ressors pour ceux qui veulent lire.
Encore merci à @jelenjulie de l'avoir publié.
💟 pic.twitter.com/n1v4Dyl65I— πR 🦔 (@pierretnd_) June 12, 2016
En attendant, certains professeurs comme cette enseignante anglaise font eux-mêmes leur propre sensibilisation, et les campagnes de témoignages se multiplient, mettant en relation les victimes de harcèlement et leur aînés, qui s’en sont sortis, faisant d’internet un outil, et pas seulement l’une des causes du problème.
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