Va-t-on venir à bout de l’affaire Boulin ? De nouveaux témoins sont en tout cas venus renforcer la piste de l’assassinat, depuis la réouverture de l’enquête, le 11 septembre 2015. Robert Boulin, homme politique gaulliste, plusieurs fois secrétaire d’Etat et ministre (du Travail, de l’Agriculture, de la Santé publique et de la Sécurité sociale) sous les présidences […]
Va-t-on venir à bout de l’affaire Boulin ? De nouveaux témoins sont en tout cas venus renforcer la piste de l’assassinat, depuis la réouverture de l’enquête, le 11 septembre 2015. Robert Boulin, homme politique gaulliste, plusieurs fois secrétaire d’Etat et ministre (du Travail, de l’Agriculture, de la Santé publique et de la Sécurité sociale) sous les présidences du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d’Estaing, a été retrouvé mort le 30 octobre 1979 dans des circonstances troubles, dans 50 centimètres d’eau dans un étang de la forêt de Rambouillet , près de Paris.
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Incohérences flagrantes
A l’époque, les journaux présentent immédiatement sa mort comme un suicide. Malgré sa grande popularité et sa réputation d’intégrité, Robert Boulin est suspecté d’avoir acquis illégalement deux hectares de terrain à Ramatuelle, petite ville du Var, ce qui donne du grain à moudre aux partisans de la théorie du suicide.
https://www.youtube.com/watch?v=DRwXowXleiU
Disparitions de pièces à conviction
Cette accusation a été farouchement niée par la famille du défunt. Sa fille Fabienne et son épouse Colette (décédée en 2002) ont pour leur part toujours défendu la thèse de l’assassinat politique. Il faut dire que de très nombreuses contradictions ont émaillé l’affaire. En 1979, les experts concluent d’abord à un suicide par noyade après absorption de barbituriques. Ils penchent ensuite pour une ingestion de Valium.
Il est aussi question d’une lettre expliquant son geste. Puis s’ensuivent plusieurs disparitions de pièces à conviction (prélèvements de sang disparus en 1980, prélèvements de poumons détruits) ainsi que des actes illégaux (embaumement sans consentement de la famille). Ce n’est que la seconde autopsie, en 1983, qui met en lumière des hématomes et des fractures au visage.
Mort de Robert Boulin, un suicide ? Un scandale ! #PNB https://t.co/9d1eN7gaK6 pic.twitter.com/qULxKIsOaS
— Personne Ne Bouge (@PersonneNeBouge) May 29, 2016
Récemment, un médecin réanimateur a affirmé que la position de Robert Boulin dans l’eau n’était pas celle d’un noyé. Il a également confirmé les ecchymoses au visage et évoque une bosse dans le dos. L’autre témoin, un habitant de la région, a rapporté une scène où Robert Boulin se trouvait dans sa Peugeot 305 avec des hommes qui « n’étaient pas des personnes détendues et gaies ».
Fabienne Boulin avait réussi à faire rouvrir le dossier en septembre 2015, soit 36 ans après la mort de son père. Ces nouveaux éléments la confortent dans ce combat qu’elle mène depuis longtemps. « Trente-six ans après les faits, on voit bien qu’il y a encore beaucoup de matière. Ces témoins n’avaient jamais été entendus. Ils n’ont aucun parti pris et ils nous apprennent deux choses de façon claire. D’abord que mon père a été assassiné. Et surtout que sa mort a été mise en scène« , a-t-elle déclaré à 20minutes.
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