L’altercation entre Jean-Luc Mélenchon et François Lenglet sur le plateau de Des Paroles et des actes le 26 mai dernier pourrait bien avoir trouvé son épilogue. Ce 30 mai, FranceTVInfo a mis en ligne une “mise au point” de l’économiste, qui avait accusé le président bolivien Evo Morales de “corruption”. Pour mémoire, Jean-Luc Mélenchon – […]
L’altercation entre Jean-Luc Mélenchon et François Lenglet sur le plateau de Des Paroles et des actes le 26 mai dernier pourrait bien avoir trouvé son épilogue. Ce 30 mai, FranceTVInfo a mis en ligne une « mise au point » de l’économiste, qui avait accusé le président bolivien Evo Morales de « corruption ».
Pour mémoire, Jean-Luc Mélenchon – face à ce qui lui semblait être un procès de tous les gouvernements de gauche (bolivien, grec et vénézuélien) – lui avait tenu tête en lui demandant de peser ses mots : “Pesez vos mots M. Lenglet, vous êtes sans doute plus corrompu que ne le sera jamais Evo Morales. Pesez vos mots”. Suite à cette passe d’arme, durant laquelle François Lenglet était monté dans les tours – chose rare – en intimant au candidat de la « France insoumise » de « retirer cela immédiatement », l’ambassadeur de la Bolivie en France a publié un communiqué pour réclamer le limogeage du chroniqueur.
Une « mise au point » plutôt que des excuses
Celui-ci avait affirmé que « La petite amie de M. Morales, qui est la mère de son fils, a bénéficié de 500 millions de dollars de commandes publiques, allez m’expliquer que tout cela est normal !” En réalité, comme nous vous le relations, Gabriela Zapata n’est plus la femme d’Evo Morales depuis 10 ans, elle n’est d’ailleurs pas non plus la mère de son enfant, et pour finir, le président bolivien a été innocenté par la justice de son pays.
C’est la raison pour laquelle, mis devant les faits, François Lenglet a été contraint de retirer ses propos « même s'[il] note que cet avis a été jugé partial par l’opposition bolivienne » :
« Je considère que les termes que j’ai utilisés pour qualifier le président Morales, lors de ce débat télévisé pour le moins animé, n’étaient pas appropriés. Je vous prie donc de bien vouloir prendre acte de cette mise au point, et souhaite vous assurer de mon respect pour la Bolivie et ses institutions. »
« C’est pas une mise au point qu’il faut mais des excuses claires »
Le coordinateur national du Parti de gauche, Eric Coquerel, a réagi sur Facebook de la manière suivante :
« C’est pas une mise au point qu’il faut mais des excuses claires vu l’énormité de la chose. Et François Lenglet pourrait rajouter qu’il est reconnaissant à Jean-Luc Mélenchon d’avoir défendu l’honneur de Evo Morales et donc de l’avoir contredit ce soir-là, permettant ainsi que la vérité soit quand même dite sur le plateau. »
Il est à noter qu’en 2013, l’avion du président bolivien avait été forcé d’atterrir car il était soupçonné de transporter Edward Snowden. La France avait notamment refusé de laisser Evo Morales franchir son espace aérien. Cet incident diplomatique avait été vécu comme une humiliation par les Boliviens. A l’époque, le Parti de gauche avait vivement réagi par communiqué : « En traitant ainsi le président Evo Morales Ayma comme un potentiel dangereux terroriste, le gouvernement français a commis une lourde faute politique et diplomatique qui n’honore pas notre pays déjà si malmené par son alignement atlantiste ». Le PG avait alors demandé au gouvernement français de « présenter des excuses au gouvernement bolivien ». Ce n’est donc pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon vole au secours d’Evo Morales.