“J’ai dit au Premier ministre ce matin qu’étant donné son comportement au cours des derniers événements et mon manque de confiance en lui, je démissionnais du gouvernement et de la Knesset [le Parlement israélien, ndlr] et que je prenais mes distances avec la vie politique.” C’est par ces mots, rapportés par la RTBF, que le ministre israélien […]
“J’ai dit au Premier ministre ce matin qu’étant donné son comportement au cours des derniers événements et mon manque de confiance en lui, je démissionnais du gouvernement et de la Knesset [le Parlement israélien, ndlr] et que je prenais mes distances avec la vie politique.” C’est par ces mots, rapportés par la RTBF, que le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a annoncé sa démission vendredi dernier.
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Moshe Yaalon a confié sa tristesse de voir ce qu’il estime être l’infiltration d’éléments « dangereux et extrémistes » parmi les dirigeants de l’Etat hébreu et du Likoud, parti de centre droit et nationaliste dont Benyamin Netanyahou, actuel Premier ministre, est le président.
Un soldat inculpé pour homicide
L’affaire d’Hébron est un des éléments qui a très certainement poussé l’ancien chef d’état major à prendre cette décision, comme le rappelle le site de la RTBF. Le 24 mars, un soldat de Tsahal, âgé de 19 ans, avait achevé un assaillant palestinien au sol, celui-ci ayant déjà été blessé et neutralisé. Cet événement a créé une vive émotion en Israël ainsi que dans les territoires palestiniens voisins. Si une partie de la population réclamait une punition exemplaire, d’autres prônaient une certaine clémence. Moshe Yaalon s’était exprimé en faveur de son jugement. Elor Azria, le soldat mis en cause, a finalement été inculpé pour homicide par la justice militaire.
Plus récemment, des voix à l’intérieur même de l’armée se sont fait entendre pour condamner les dérives de certains militaires ou unités. Des voix importantes qui plus est, puis que ce sont Gadi Eizenkit et Yaïr Golan, respectivement chef de l’état major et le vice-chef de l’état major, qui se sont exprimés. Ceux-ci particulièrement critiques à l’égard de l’atmosphère qui se dégageait dans l’armée et dans la société israélienne.
Yaïr Golan expliquait ainsi, lors de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, qu’il relevait en Israël les « processus nauséabonds qui se sont déroulés en Europe en général » et en Allemagne, « il y a 70, 80 et 90 ans ». Les réactions des différents membres du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont été extrêmement rapides et violentes à l’égard de Yaïr Golan. Des ministres du gouvernement conservateur, dont certains sont partisans d’une ligne nationaliste ancrée à droite, ont ainsi demandé la démission du militaire.
Un ultranationaliste pressenti pour la succession
Moshe Yaalon avait alors pris la défense de son officier et justifié sa prise de parole en ces termes : “les responsabilités d’un officier de l’armée, particulièrement s’il est haut placé, ne se limitent pas à conduire des soldats en temps de guerre mais comprennent aussi l’établissement d’une réflexion et de standards éthiques à l’aide de son sens moral.” Moshe Yaalon en avait alors profité pour dénoncer ce qu’il estimait être une « nouvelle tentative d’attaque et de nuisance politique à l’encontre de l’armée israélienne et de ses officiers ».
RTBF explique que Benjamin Netanhayhou est actuellement en train de chercher à élargir sa coalition, majoritaire mais très fragile au Parlement. Des discussions seraient en cours avec Avigdor Lieberman, ultranationaliste, qui réclame, pour entrer au gouvernement, d’obtenir le ministère de la Défense et l’instauration de la peine de mort pour les terroristes. Le site de la radio belge rappelle que si Lieberman devenait chef de l’armée, il hériterait de la gestion de la Cisjordanie occupée.
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