Alors que les dernières émeutes lors du G20 de Hambourg ne sont pas sans rappeler le passé violent entre forces de l’ordre et manifestants altermondialistes, un rebondissement vient raviver l’épisode du G8 à Gênes de 2001. Le 19 juillet 2017, 16 ans plus tard, le chef de la police actuel a reconnu l’usage de la torture contre […]
Alors que les dernières émeutes lors du G20 de Hambourg ne sont pas sans rappeler le passé violent entre forces de l’ordre et manifestants altermondialistes, un rebondissement vient raviver l’épisode du G8 à Gênes de 2001. Le 19 juillet 2017, 16 ans plus tard, le chef de la police actuel a reconnu l’usage de la torture contre les manifestants.
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Les aveux de Franco Gabrielli, chef de la police italienne
Franco Gabrielli, qui n’était pas à Gênes lors du G8 de 2001, a admis la grave responsabilité des forces de l’ordre italiennes lors d’une interview donnée au quotidien La Repubblica. Sur décision du ministère de l’Intérieur, des unités d’élite se sont introduites la nuit du 21 juillet dans une école où dormaient plusieurs militants. Selon le témoignage de l’un des agents, la police y aurait mené une véritable « boucherie » en prétextant avoir décelé des cocktails Molotov qu’elle avait en réalité amené elle-même.
Le chef de la police dénonce également des actes de torture perpétrés sur les manifestants détenus à Bolzaneto, transformé selon lui en « garage Olimpo » (en référence aux centres de la dictature militaire en Argentine). Gabrielli a brisé un silence en affirmant qu’à Gênes, « un nombre incalculable de personnes innocentes ont subi des violences physiques et psychologiques qui les ont marquées à vie ».
De graves débordements
Protestant contre la gouvernance multilatérale et les politiques néolibérales, des militants d’extrême gauche, des altermondialistes, des syndicats, des militants écologistes et pacifistes s’étaient rassemblés, se donnant pour objectif de perturber le sommet du G8 à Gênes le 21 juillet 2001. Franchissant les délimitations établies par les policiers au cœur historique de la ville, les confrontations avaient dérapé. Au bout de trois jours, le bilan s’élevait à un mort et plus de 600 blessés chez les manifestants.
En 2011, la famille de Carlo Giuliani a saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), accusant les forces de l’ordre italiennes d’être responsables de sa mort. Quelques années plus tard, la Cour a condamné l’Italie pour n’avoir jamais poursuivi et condamné les auteurs de violences policières commises lors du G8 à Gênes, le délit de « torture » n’étant pas reconnu dans la législation italienne selon Courrier International. La déclaration de Franco Gabrielli marque un tournant en reconnaissant la responsabilité des autorités italiennes lors de cet épisode tragique.
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