Les conseillers du président américain ne veulent pas laisser Trump seul avec Poutine

Après les mots doux – Donald Trump, alors candidat, avait qualifié Vladimir Poutine d' »homme brillant et plein de talent« – et les déceptions – le président russe parlant d’une « dégradation » des relations russo-américaines – que se diront les deux chefs d’Etat lors de leur rencontre ce vendredi, en marge du G20 ?

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Cette question donne des sueurs froides aux conseillers du président américain. Connu pour son imprévisibilité, Donal Trump aura face à lui un homme calculateur et un brin cynique. On se rappelle que Poutine avait introduit son labrador noir auprès d’Angela Merkel, terrorisée par les chiens.

That time Vladimir Putin terrified Angela Merkel with his dog https://t.co/Xc8KnAYjqX pic.twitter.com/elLMiGyXWx

— SCMP News (@SCMP_News) 4 juillet 2017

Selon le New York Times, même les plus proches conseillers de Donald Trump ignore ce qu’il décidera de dire ou de faire lors de cette entrevue à Hambourg, en Allemagne. Le porte-parole du conseil de sécurité nationale a déclaré à CNN: « Il y n’y pas de programme spécifique. Le président abordera les sujets qu’il veut. » Lors d’une visite du ministre des Affaires étrangères russes à Washington, Trump lui avait ainsi confié des informations classifiées.

« Beaucoup de risques potentiels »

Elle intervient durant la première tournée européenne de l’ancien magnat de l’immobilier. Les deux hommes n’ont encore jamais fait connaissance. Mais les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis l’installation de Donald Trump à la Maison Blanche.

L’équipe du président républicain croise les doigts pour qu’il se concentre sur les trois sujets majeurs qui devraient être abordés: la question syrienne, la crise ukrainienne et le terrorisme. Le tête-à-tête est à haut risque pour le président américain, toujours empêtré dans les affaires concernant la possible immixtion de la Russie dans sa campagne présidentielle. Un procureur spécial a été nommé en mai dernier pour enquêter sur les liens entre Trump et Moscou.

« La Maison Blanche et le département d’État (ministère des Affaires étrangères) sont assez nerveux vis à vis de cette rencontre et de comment l’aborder car ils y voient un beaucoup de risques potentiels, souligne l’ancien ambassadeur d’Ukraine, Steven Pifer. Il y a un nuage gris au-dessus de la tête du président à propos des investigations de collusion, tout deal va être scruté de près avec cette question: ‘est-ce que c’est un cadeau à la Russie?' »

Donald Trump pourrait aborder ce point selon son équipe. Mais pas question de s’y attarder pendant trois heures. Y donner trop d’importance nourrirait les doutes quand à la légitimité de son élection.

D’après le New York Times, être face au maître du Kremlin n’inquiète pas Trump plus que cela. En revanche, il est contrarié à l’idée d’être réprimandé par ses homologues pour avoir décidé de quitter l’accord de Paris sur le climat ainsi que sur sa politique en matière d’immigration.

Si la Maison Blanche a déclaré que la réunion entre les deux hommes seraient « une rencontre bilatérale normale« , le général H.R. MacMaster conseiller à la sécurité nationale,  a donné le ton en déclarant que Trump voulait une relation « plus constructive » avec la Russie et que son voyage en Europe était aussi destiné à instaurer « une approche commune face à la Russie » et « répondre au comportement déstabilisateur » de celle-ci.

« Je m’attends à niveau de machisme olympique entre les deux leaders, qui comprennent tous les deux le pouvoir du symbole, pointe Derek Chollet, ancien assistant du ministre de la défense. Poutine sera très préparé pour cette rencontre. C’est quelqu’un qui est un maître de la manipulation. »

Nul doute que leur poignée de main sera scrutée avec attention.