Selon un sondage Elabe pour BFM TV publié hier et réalisé auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatifs de la population, 86% des Français sont “tout à fait” ou “plutôt” favorables à la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme. Le 19 novembre, quelques jours après les attentats, 94 % des Français soutenaient […]
Selon un sondage Elabe pour BFM TV publié hier et réalisé auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatifs de la population, 86% des Français sont « tout à fait » ou « plutôt » favorables à la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme. Le 19 novembre, quelques jours après les attentats, 94 % des Français soutenaient cette mesure, d’après une enquête du même cabinet Elabe.
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86% des Fr interrogés par @elabe_fr pour @BFMTV se prononcent en faveur de la déchéance de nationalité pic.twitter.com/LvSBugIKf4
— ELABE (@elabe_fr) 29 Décembre 2015
Une mesure plébiscitée par les sympathisants de droite et d’extrême-droite
Témoins du virage à droite du président Hollande, 96 % des sympathisants Les Républicains (LR) soutiennent le projet, tout comme 97 % des sympathisants Front national (FN). Présente dans les programmes de la droite et l’extrême-droite, la déchéance de nationalité avait été unanimement condamnée par la gauche (et même par François Hollande et Manuel Valls) en 2010. A Grenoble, le président Sarkozy avait alors annoncé vouloir déchoir de la nationalité française « toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’une personne dépositaire de l’autorité publique, comme un policier ou un gendarme ».
Les sympathisants de gauche plus réservés
Bien que « cette adhésion majoritaire [des Français] transcende les clivages politiques traditionnels » selon Elabe, seuls 73 % des sympathisants de gauche soutiennent le projet de l’exécutif. Si 83 % des soutiens socialistes sont favorables à cette mesure, les sympathisants du Front de gauche et d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) sont 59 % à l’approuver.
Déchéance de nationalité : 83% des sympathisants PS y sont favorables, 59% au Front de gauche et EELV – @BFMTV pic.twitter.com/GCRiECO2MI
— ELABE (@elabe_fr) 29 Décembre 2015
Beaucoup de leaders de gauche ont pourtant ouvertement déclaré leur opposition à la mesure, estimant qu’elle rompt l’égalité républicaine, en divisant les « Français de souche » et les Français binationaux. Même l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, peu habitué à participer aux débats publics depuis sa démission, a appelé sur Twitter à ne pas diviser davantage la France.
Si la France est « en péril de paix », alors ne la divisons pas davantage! #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi#decheancedenationalite
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) December 27, 2015
Quant au cofondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, il assurait sur son blog être saisi de « nausée absolue, ajoutant : ils auront tout démoli. L’État, l’indépendance, les acquis du Conseil National de la Résistance, la parole donnée, l’identité de gauche : tout ! Et maintenant la France elle-même ». Toutefois, les Français semblent loin de ces débats, deux tiers d’entre eux (67 %) estimant que la déchéance de nationalité n’est « pas contraire » aux valeurs de gauche, tout comme trois quarts (74 %) des sympathisants socialistes.
57 % des Français souhaitent être consultés par référendum
Alors que la déchéance de nationalité figure dans le projet de révision de la Constitution présentée le 23 décembre en Conseil des ministres, l’adoption de la révision de la Constitution s’annonce compliquée. Deux voies sont ouvertes à François Hollande. S’il passait par le parlement, qui doit alors voter à la majorité des 3/5 le projet, il ferait face aux fortes réserves des députés de la majorité.
François Hollande pourrait cependant le court-circuiter en appelant le peuple aux urnes, comme l’avait fait Jacques Chirac lors de la révision constitutionnelle de 2000 sur le quinquennat. Plus de la moitié des Français (57 %) souhaitent être consultés par référendum. Mais le chef de l’Etat n’est pas de cet avis. Selon l’hebdomadaire Le Canard enchaîné daté du 30 décembre, Hollande juge le référendum trop dangereux, craignant que seuls ceux contre lui et contre la révision se rendent aux urnes. Le Premier ministre Manuel Valls aurait ajouté « jouer avec le référendum, c’est jouer avec la nitroglycérine ».
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