Une mini-guerre vient de s’engager entre la mairie de Naples et les croque-morts napolitains.Le maire, Luigi de Magistris, un ancien magistrat, a lancé la privatisation totale des services funéraires de la cité. Cet acte aura des conséquences désastreuses pour les becchini (croque-morts), comme le dénonce Ciro Buonincontro, le porte-parole des fossoyeurs, au correspondant à Rome […]
Une mini-guerre vient de s’engager entre la mairie de Naples et les croque-morts napolitains.Le maire, Luigi de Magistris, un ancien magistrat, a lancé la privatisation totale des services funéraires de la cité.
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Cet acte aura des conséquences désastreuses pour les becchini (croque-morts), comme le dénonce Ciro Buonincontro, le porte-parole des fossoyeurs, au correspondant à Rome de Libération : « Ce sont 40 familles qui vont se retrouver sur la paille ! »
En retour, les croque-morts se défendent comme ils peuvent. Les fossoyeurs de Poggioreale, le plus important cimetière de Naples, ont ainsi décidé de mener une “grève des tombes”. Celle-ci signifie la suspension des cérémonies funèbres et des enterrements. Trente corps se retrouvent déjà sans sépulture, depuis le 1er janvier.
Un cimetière habitué aux scandales
Ce n’est pas la première fois que le cimetière de Poggioreale fait l’actualité. Les scandales se sont multipliés ces derniers mois : pots-de-vin autour des travaux sur les tombes, vols dans les chapelles ornementales, revente illégale de niches funéraires…
La marie aurait décidé d’avoir recours à des sociétés extérieures pour s’occuper du cimetière, en raison de la réputation sulfureuse des actuels fossoyeurs. Ces derniers préviennent cependant qu’ils ne sont pas près de s’arrêter là, comme le confirme Ciro Buonincontro :
« Ce n’est pas la première fois que nous débrayons, mais nous ne nous sommes jamais croisé les bras plus de quelques heures. Cette fois, nous sommes prêts à aller jusqu’au bout. Nous n’inhumerons plus personne. »
Les dépouilles sont pour l’instant placées dans les chambres froides de la morgue, qui ont une capacité d’accueil limitée : pas plus d’une cinquantaine de corps. Dans une ville attachée au culte des morts, avec un rythme moyen des décès qui est assez important, « les chambres froides pourraient être saturées dans deux ou trois jours », conclut Eric Jozsef, le correspondant de Libération à Rome.
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