Il est de notoriété publique que les dessins-animés Disney ont longtemps représenté la femme sous l’aspect d’une princesse dont la vie se résume globalement à attendre son prince charmant. Autant dire qu’ils n’atteignent pas en la matière des summum de modernité. Mais plus profondément, que disent les dialogues Disney sur l’image des femmes ? Deux […]
Il est de notoriété publique que les dessins-animés Disney ont longtemps représenté la femme sous l’aspect d’une princesse dont la vie se résume globalement à attendre son prince charmant. Autant dire qu’ils n’atteignent pas en la matière des summum de modernité. Mais plus profondément, que disent les dialogues Disney sur l’image des femmes ? Deux linguistes, Carmen Fought et Karen Eisenhauer, se sont penchées sur la questions, comme le rapporte le Washington Post – dans un article repéré par Slate.
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Ces deux chercheuses ont comparé les films d’animation dans lesquels des princesses apparaissent, en distinguant trois périodes temporelles : la période classique (1937-1959), la période de la Renaissance (1989-1998) et la période actuelle (2009-2013).
Les nouveaux dessins animés laissent peu la parole aux filles
Premier constat, quantitatif : la répartition du temps de parole entre hommes et femmes est inégalitaire, en faveur des hommes, sauf durant la période classique, où la parité est respectée ! Ainsi la répartition est à 50% dans Blanche Neige (1937), 73% de temps de parole pour les hommes dans Pocahontas (1995), et de 46% dans La Reine des neiges (2013), malgré le fait que deux héroïnes soient des femmes.
Le deuxième constat permet de nuancer la tendance observée quantitativement. Si l’on se penche sur le contenu des répliques, force est de constater que les femmes s’accomplissent davantage depuis quelques temps dans les Disney.
Les compliments adressés aux héroïnes concernent davantage leurs qualités
En effet, les deux chercheuses remarquent que les compliments adressés aux femmes dans les Disney concernaient majoritairement leur beauté dans la période classique, alors que maintenant ils concernent leur réussite et leurs qualités. Voici ce que disent les chiffres : la beauté des femmes faisait l’objet de 55% des compliments sur la période classique, 38% lors de la Renaissance, et 22% dans la période actuelle. « Pour la première fois, les femmes sont plus propices à être mises en valeur pour leurs qualités et leurs accomplissements plutôt que pour leur apparence », écrivent les linguistes.
Cette tendance tient en partie évidemment à l’évolution de la société mais aussi à la féminisation des métiers de scénariste, producteur et réalisateur. Ainsi Brenda Chapman, qui a écrit et coproduit Rebelle, explique à propos du personnage de Mérida :
« Mérida était conçue spécifiquement pour sortir du moule. Elle a été créée pour bouleverser l’image de la princesse Disney habituelle, pour montrer qu’elle est proche d’une vraie princesse […]. Les princesses étaient des femmes actives, tout comme leurs mères et c’est pourquoi j’ai décidé de donner une touche de modernité »
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