Jacqueline Sauvage, cette sexagénaire condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, et qui a bénéficié d’une grâce partielle de François Hollande, s’exprime pour la première fois par écrit depuis sa prison, dans un entretien accordé à L’Obs. Elle a demandé la liberté conditionnelle. Sa libération est envisageable à la mi-avril. “J’aimerais […]
Jacqueline Sauvage, cette sexagénaire condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, et qui a bénéficié d’une grâce partielle de François Hollande, s’exprime pour la première fois par écrit depuis sa prison, dans un entretien accordé à L’Obs. Elle a demandé la liberté conditionnelle. Sa libération est envisageable à la mi-avril.
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« J’aimerais un changement des lois et des mentalités »
Interrogée sur les milliers de personnes, dont des élus, qui l’ont soutenue, elle déclare : « Je suis devenue un symbole sans le vouloir ». Elle appelle à ce titre à « un changement des lois et des mentalités » vis-à-vis des femmes battues :
« Je pense que beaucoup de femmes se reconnaissent dans cette histoire, je m’en rends bien compte à travers tous les courriers que je reçois. Ces femmes subissent, comme je l’ai vécu, la violence de leurs conjoints, terrifiées et humiliées. J’aimerais un changement des lois et des mentalités, pour que les femmes battues et leurs familles en détresse soient reconnues pour ce qu’elles sont, des victimes. »
« On ne doit pas se laisser faire »
Encore trop souvent, des meurtres sont qualifiés abusivement de « crimes passionnels » dans les médias, comme le font remarquer des associations féministes comme le collectif « Prenons la une ».
Enfin, après avoir expliqué qu’elle regrettait son geste, même s’il répondait à la « violence perpétuelle » de son mari, elle lance cet appel à destination des femmes qui subissent des coups :
« On ne doit pas se laisser faire, recevoir des claques n’est pas normal. Mais je ne peux pas me mettre à la place des couples et de ce qui se passe chez eux. Chaque couple ason mode de vie, il faut mettre des barrières avant que ce soit trop tard, réfléchir, et surtout ne pas avoir d’enfant dans un couple violent. Ils servent si souvent de chantage pour la personne violente. »
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