Calino et Maneige, Nicolas et Nejma, elle et lui dans la cité, elle si peu musulmane et lui si peu dans la place, tous les deux pris en pleine impasse de la liberté, fléchage des destins sociaux, formatage, formations, intérim, embûches, retour à la case départ, jeu de l’oie, jeu de loi. Le film de […]
Calino et Maneige, Nicolas et Nejma, elle et lui dans la cité, elle si peu musulmane et lui si peu dans la place, tous les deux pris en pleine impasse de la liberté, fléchage des destins sociaux, formatage, formations, intérim, embûches, retour à la case départ, jeu de l’oie, jeu de loi. Le film de Jean-Patrick Lebel ne se contente pas de tenir le cahier des charges du ciné-social, il sait travailler à partir de ce matériau brut que sont ces deux acteurs, littéralement excellents, brûlants parce qu’ils oublient littéralement de jouer, parce qu’ils ne mentent pas. Gérald Thomassin (découvert par Doillon pour Le Petit criminel) et Nozha Khouadra (qui joue aussi dans le Goupil à venir) portent un film sincère qui est par ailleurs souvent affecté d’une poésie maladroite tant sa promesse ne débouche sur rien, éclôt sur une limite. La poésie ici ne sauve pas, elle aide juste à tenir la rampe. Le film attend toujours sa rue de la Révolution esthétique. Pour poétiser le social, le transcender, s’en remettre aux Passagers de J.-C. Guiguet. Mais sa sincérité faisant son charme, on lui pardonne beaucoup.
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