Le cinéma et l’expérience des limites. S’imaginer avoir côtoyé les abîmes de laideur, vulgarité et prétention et ne plus avoir à y retourner est un leurre. Surgit parfois de nulle part (en l’occurrence d’Allemagne) un produit qui met à mal nos certitudes. Le pire est toujours à venir. Lola a 20 minutes pour trouver 100 […]
Le cinéma et l’expérience des limites. S’imaginer avoir côtoyé les abîmes de laideur, vulgarité et prétention et ne plus avoir à y retourner est un leurre. Surgit parfois de nulle part (en l’occurrence d’Allemagne) un produit qui met à mal nos certitudes. Le pire est toujours à venir. Lola a 20 minutes pour trouver 100 000 marks et sauver l’homme de sa vie, ainsi que le clame l’affiche. Mais, pour notre malheur, Tom Tykwer carbure à la durée diégétique, a probablement vu Le Hasard de Kieslowski et nous inflige trois déclinaisons de son argument, aucunement motivées par un accident d’origine, encore moins matière à une réflexion sur le récit. Tykwer fait partie de cette engeance de cinéastes persuadés qu’il suffit de faire courir un personnage sur de la techno au mètre pour imprimer un rythme à un film. Sauf qu’il ne s’agit pas vraiment là d’un film, plutôt un brouet d’images 35 mm, vidéo, ralenties, accélérées… Mais à quoi bon s’acharner ? Cours, Lola, cours est à ce point désespérant qu’il en émousse nos velléités d’éreintage.
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