Les attaques perpétrées hier matin à Bruxelles ont fait 34 morts et plus de 200 blessés. Celles-ci sont intervenues quelques jours après l’arrestation de Salah Abdeslam à Molenbeek, dernier membre vivant du commando qui avait commis les attentats de novembre à Paris. Salah Abdeslam avait été vu pour la dernière fois à Roubaix aux abords […]
Les attaques perpétrées hier matin à Bruxelles ont fait 34 morts et plus de 200 blessés. Celles-ci sont intervenues quelques jours après l’arrestation de Salah Abdeslam à Molenbeek, dernier membre vivant du commando qui avait commis les attentats de novembre à Paris. Salah Abdeslam avait été vu pour la dernière fois à Roubaix aux abords d’une station essence. Malgré les dispositifs de sécurité mis en place par le gouvernement belge, le terroriste a pu se réfugier dans son quartier d’origine. S’il est presque impossible de lier directement les attaques à la capture de Salah Abdeslam, celles-ci révèlent une fois de plus la vulnérabilité de l’Europe face au terrorisme et à l’orgnisation Etat Islamique.
Dans un entretien accordé aux Inrockuptibles peu après les attentats, Gérard Chaliand, spécialiste des conflits et de géopolitique laissait entendre que la Belgique était “le ventre mou” de l’Europe et une « plaque tournante » du terrorisme islamiste, rappelant notamment que l’assassinat du commandant Massoud en 2001 avait été organisé depuis le pays. Selon l’expert, l’arsenal antiterroriste et législatif belge n’était pas à la hauteur des menaces qui planaient au-dessus du royaume. Il revenait notamment sur le fait que la Belgique était, en proportion, le pays d’Europe qui abritait le plus de « cellules dormantes« , des terroristes attendant leur mission sur le terrain.
Un aveu d’échec
Un article paru ce matin sur le site du New York Times revient sur les faiblesses du dispositif de sécurité belge. L’auteur rappelle que les autorités belges ont mené de nombreuses perquisitions et fouillé de fond en comble plusieurs quartier de la capitale belge, ce qui n’a pas empêché les attentats d’avoir lieu hier. Le journaliste se demande cependant s’il faut que les services de sécurité européen doivent redoubler leurs efforts quitte à empiéter sur les libertés individuelles, ou si les citoyens de l’Union Européenne doivent s’habituer à ce que ce genre d’attentat survienne de nouveau.
L’auteur aborde notamment la problématique posée par des quartiers comme Molenbeek. Le journaliste reprend les propos Bernard Squarcini, proche de Nicolas Sarkozy et ancien directeur de la DST et de la DCRI. L’ancien chef du renseignement français insiste entre autres sur le fait qu’il s’agit d’un « écosystème favorable » à la clandestinté de Salah Abdeslam.
L’auteur fait aussi la revue de toutes les mesures qui pourraient être mises en place afin de réduire le risque des attentats à venir… Mais aucune ne semble faire le poids face à la menace et l’organisation de Daech. Les différentes personnes interrogées (des experts, d’anciens responsables) semblent accuser le coup. On peut y sentir l’aveu d’un certain échec, social et politique. Et avec ses frontières ouvertes, c’est l’Europe dans son ensemble qui est en danger.