A Palmyre, tout n’est pas détruit. Au printemps 2015, l’Etat islamique s’était emparé de cette cité antique vieille de 2000 ans, dont les ruines sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Une occupation qui a cessé le 27 mars dernier, lorsque les troupes gouvernementales syriennes aidées par l’aviation russe, ont repris la citadelle située en […]
A Palmyre, tout n’est pas détruit. Au printemps 2015, l’Etat islamique s’était emparé de cette cité antique vieille de 2000 ans, dont les ruines sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Une occupation qui a cessé le 27 mars dernier, lorsque les troupes gouvernementales syriennes aidées par l’aviation russe, ont repris la citadelle située en plein désert syrien.
Malgré les dix mois d’occupation par Daech, les dégâts sont moins dramatiques que prévu, et les premiers constats rassurants. Contrairement à d’autres villes saccagées par les djihadistes, le patrimoine de Palmyre a été relativement préservé. Maamoun Abdulkarim, le directeur des Antiquités et musées de Syrie (DGAM), contacté par le Monde, assure que « 80 % de l’architecture du site archéologique n’ont pas été touchés. » Des photos prises par des drones corroborent sa version.
Selon lui, les destructions en août 2015 des temples Bêl et Baalshamin ont, entre autres, « désolé les Palmyréniens. Je n’étais pas seul dans ce combat, un combat culturel pour la sauvegarde de l’héritage de tous les Syriens, patrimoine de l’humanité ». La mobilisation de la population aurait, en partie, permis d’épargner ce patrimoine.
La question de la reconstruction
Annie Sartre-Fauriat, membre du groupe d’experts de l’Unesco pour le patrimoine syrien est cependant moins enthousiaste. Elle s’est dite « perplexe sur la capacité de reconstruire Palmyre » au vu des destructions et des pillages sur le site et dans le musée, transformé en tribunal par l’EI.
Désormais, l’urgence est au déminage du site, puis à l’état des lieux pour évaluer l’ampleur des réparations. « Il faut voir les choses très tranquillement, avec sagesse », considère l’archéologue Michel Al-Maqdissi, le responsable des fouilles et des études archéologiques de Syrie de 2000 à 2012, avant de s’interroger sur la possibilité que l’Unesco envoie des experts et finance le programme. Pour Maamoun Abdulkarim, le délai de reconstruction s’élève à cinq ans. « Nous avons le personnel qualifié, nous avons le savoir-faire et nous avons les études, il faut bien sûr l’agrément de l’Unesco et nous pourrons commencer les travaux dans un an« , ajoute le directeur des Antiquités et des Musées de Syrie. Prochaine échéance : une réunion à l’Unesco à Paris le 1er avril.