Le lundi 4 avril, le quotidien Le Monde, accompagné de nombreuses rédactions à travers le monde réunies au sein du consortium international des journalistes d’investigation, a publié de nombreux documents révélant les actions et les clients d’une société au Panama, Mossack Fonseca, un cabinet prestataire expert dans le montage financier. Le Monde annonçait des révélations concernant un parti […]
Le lundi 4 avril, le quotidien Le Monde, accompagné de nombreuses rédactions à travers le monde réunies au sein du consortium international des journalistes d’investigation, a publié de nombreux documents révélant les actions et les clients d’une société au Panama, Mossack Fonseca, un cabinet prestataire expert dans le montage financier.
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Le Monde annonçait des révélations concernant un parti politique français de premier plan. Les regards se sont rapidement tournés vers le Front National et en effet, c’est bien sur le parti d’extrême droite que portent les informations rendues publiques par le quotidien. Ou, plus précisément, Jeanne, le micro-parti créé par des proches de Marine Le Pen, qui participe à l’organisation et au financement des campagnes électorales du FN.
Un montage complexe
Le Monde explique point par point la mise en place de ce montage financier. Au centre de l’affaire : Frédéric Châtillon, ancienne figure du groupe étudiant d’extrême droite GUD et proche de Marine Le Pen, qui dirige Riwal, une agence de communication qui a fourni de nombreuses prestations aux candidats du FN en 2011 et 2012. Nicolas Crochet est lui expert-comptable et a participé à l’établissement du programme économique de Marine Le Pen pour les élections présidentielles de 2012.
Entre rachat de sociétés écran basées sur les îles Vierges britanniques, création, utilisation de sociétés offshores situées à Hong Kong et émission de fausses factures, le montage est extrêmement complexe. Frédéric Chatillon a mis en place ce système pour transférer 316 000 euros de la société Riwal en dehors de France et en a investi une partie dans une société basée à Singapour.
Comme l’expliquent Les Décodeurs, Riwal proposait de vendre aux candidats frontistes des « kits de campagne » remboursés grâce au financement public des partis. Mais ceux-ci, imposés par les plus hautes instances du parti, auraient été surfacturés. La société de communication a réalisé plus de deux millions d’euros de marge en 2012 et il serait possible que Jeanne en ait profité aussi.
Comprendre l'affaire qui menace le FN et Marine Le Pen https://t.co/oN6MApUJhK pic.twitter.com/JUCf9jnp1y
— Les Décodeurs (@decodeurs) April 5, 2016
Réponse du Front National
Si d’un côté Frédéric Chatillon ne nie pas avoir procédé à ce montage financier, il explique sur Facebook que celui-ci n’a profité en aucun cas au Front National.
“Que le montage soit complexe dans le contexte d’une levée de fonds à date fixe, ça ne fait pas de doute. Mais est-ce que cela mérite d’en faire un article qui sous-entend qu’il y a quelque chose d’illégal ? Et surtout d’essayer d’impliquer le FN qui n’a rien à voir dans cette opération.”
Plusieurs cadres frontistes, dont Louis Alliot et Florian Philippot, sont allés dans ce sens en affirmant que le parti n’avait rien à voir avec cette révélation.
Le Monde a sorti son pétard mouillé qui confirme que le FN n'est pas concerné. Alors quel parti ? Celui de Balkany ? Celui de Cahuzac ?…
— Florian Philippot (@f_philippot) April 5, 2016
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