Le bateau coule et ses passagers s’enfuient sur des radeaux sans demander leur reste pendant que le capitaine jette l’équipage par dessus bord. C’est l’image qui semble correspondre le mieux à ce qui se passe en ce moment à Canal +. Un patron (Vincent Bolloré), qui essaie de sauver une chaîne qui fuit de partout […]
Le bateau coule et ses passagers s’enfuient sur des radeaux sans demander leur reste pendant que le capitaine jette l’équipage par dessus bord. C’est l’image qui semble correspondre le mieux à ce qui se passe en ce moment à Canal +. Un patron (Vincent Bolloré), qui essaie de sauver une chaîne qui fuit de partout en serrant la vis sur les cadres, les dépenses des émissions voire les sujets des émissions mêmes. Sauf que visiblement, ça ne marche pas et ça empire.
Depuis la mise en place des mesures sévères du magnat breton, ce sont près de 200 000 abonnements qui sont partis en fumée, selon une information révélée par Les Jours. Le chiffre des abonnés de Canal + est un secret bien gardé depuis la création de la chaîne cryptée dans les années 80. Mais de nombreuses informations révélées ces derniers mois font état de pertes importantes. Les Jours révèle que des documents internes font état de 7,535 millions d’abonnements en décembre 2015 contre 7,339 millions en mars 2016, soit une baisse de 196 000 en trois mois. La chute est importante et elle s’accélère. Entre juillet et décembre 2015, soit en six mois, Canal + avait déjà perdu 218 000 abonnés.
La survie de Canal
Début mars, Vincent Bolloré avait annoncé le départ d’un tiers des cadres de la maison Canal +, remplacés par des personnes venues de Vivendi. A la mi-avril, l’homme d’affaire s’était expliqué de certaines de ses décisions devant l’assemblée générale des actionnaires du groupe Vivendi. Il avait notamment lié la survie de Canal + à l’autorisation de distribuer BeIN sur le bouquet satellite CanalSat. « si les pertes continuent, on sera obligé à un moment d’arrêter le robinet. Vivendi ne pourra apporter indéfiniment de l’argent à Canal+. »
Entre les listes noires, l’échec du grand Journal et (entre autres) le désastre de la nouvelle mouture des Guignols, Canal + semble bien mal en point. Mais il se pourrait bien que ce soit celui qui était parti pour rafistoler le bateau qui le coule au final. Bolloré, plus efficace qu’un iceberg ?