Sans être un cas singulier dans le cinéma de Hong-Kong, On the run est quand même un film atypique. Parallèlement à l’enquête d’un flic appartenant à une brigade politique sur le meurtre de son ex-femme, Alfred Cheung dresse un portrait déprimant de la colonie à quelques années de la rétrocession en démontant les rouages d’un […]
Sans être un cas singulier dans le cinéma de Hong-Kong, On the run est quand même un film atypique. Parallèlement à l’enquête d’un flic appartenant à une brigade politique sur le meurtre de son ex-femme, Alfred Cheung dresse un portrait déprimant de la colonie à quelques années de la rétrocession en démontant les rouages d’un système policier grippé par la corruption une seule issue : la fuite. Le salut vient d’une tueuse à gages thaïlandaise ; quant au héros, il ne souhaite qu’une chose, émigrer au Canada. On the run lance quantité d’appels à l’aide vers l’extérieur. Jusque dans sa forme, tentative esthétisante précédant les fulgurances d’un Wong Kar-wai qu’on connaît à peine en 1988. Il en va de même pour cette mélancolie melvillienne que John Woo vient à peine de mettre en place dans ses néo-polars. Esseulé, Cheung laisse sa détresse exploser en une violence nauséeuse, comme on en verra rarement dans ce cinéma, unique et douloureux soulagement d’un désarroi de cinéaste étouffé et affolé par des prédictions de Cassandre.
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