Personne n’ignore l’existence de potentielles discriminations à l’embauche (entre les hommes et les femmes, entre les personnes âgées et les plus jeunes, entre les individus d’origine étrangère et ceux nés en France, etc.), mais elles étaient jusqu’alors très difficiles à quantifier. Une grande campagne de testing, qui repose sur l’envoi de candidatures fictives, a levé le voile sur […]
Personne n’ignore l’existence de potentielles discriminations à l’embauche (entre les hommes et les femmes, entre les personnes âgées et les plus jeunes, entre les individus d’origine étrangère et ceux nés en France, etc.), mais elles étaient jusqu’alors très difficiles à quantifier. Une grande campagne de testing, qui repose sur l’envoi de candidatures fictives, a levé le voile sur l’une d’entre elles : un nom à consonance maghrébine peut être un sérieux désavantage sur le marché du travail.
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3 000 fausses candidatures envoyées
Selon l’étude menée d’avril à juillet 2016, commandée par le ministère du Travail, le taux global de réponses positives reçues par une candidature « maghrébine » est de 36 %, contre 47 % pour les candidatures dites « hexagonales ». Ce test, réalisée conjointement par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) et l’association ISM Corum, spécialisée dans la prévention des discriminations, a nécessité l’envoi de 3 000 candidatures à quarante entreprises employant plus de 1 000 salariés chacune.
Faut déclarer publiquement le nom des entreprises concernent la discrimination à l’embauche fair des tests c bien mais les afficher c mieux
— Lass (@Lass2fois) December 13, 2016
Les sociétés, choisies en fonction du nombre d’offres d’emploi qu’elles publiaient, ont reçu deux CV différents à quelques heures d’intervalle, sur lesquels tout était identique en terme de qualifications, d’expérience ou encore de lieu de résidence. Seul le nom différait. Et si les chances d’obtenir une réponse sont en moyenne de 11 points inférieures pour un candidat dont le nom a une consonance maghrébine. Ce taux de réponse peut plonger jusqu’à 35 points de moins pour les entreprises les moins vertueuses dans ce domaine.
« Une tendance de fond »
« L’inégalité de traitement selon l’origine supposée du candidat se présente comme une tendance de fond, puisqu’elle se retrouve pour les hommes comme pour les femmes et dans l’accès à des postes d’employés comme de manageurs », précise le ministère du Travail dans un communiqué. L’enquête étant basée sur des profils fictifs, le ministère ne compte pas révéler le nom des entreprises testées arguant qu’il s’agit « de risque de discriminations » et non de « discrimination avérée« .
Sérieux, on fait encore semblant de découvrir qu’il y a de la discrimination à l’embauche en France ? Vivement les promesses électorales !
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) December 12, 2016
Les entreprises les moins vertueuses, contactées par le ministère du Travail pour recevoir les résultats du test, doivent cependant présenter un plan d’action pour pallier leurs défaillances, à remettre d’ici fin janvier. Les sociétés dont les efforts n’auront pas été jugés suffisants risquent alors l’exposition.
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