« Don Sarkozy » : Comment l’ancien Président a repris la main sur la campagne de Fillon

C’est un remake du Parrain qui s’est joué hier, à l’heure du déjeuner, dans le quartier parisien de Miromesnil. François Fillon était attendu dans les bureaux de Nicolas Sarkozy. En chute libre depuis presque un mois, le candidat de la droite à la présidentielle est allé glaner quelques conseils comme jadis, on venait chercher la bénédiction. Dans le rôle de Vito Corleone, l’ancien président de la République, est parfait. Le Monde le qualifie même de « Don Sarkozy ».

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L’émancipation ratée de Fillon

Comme l’explique le quotidien : « Peu importe ce qui s’est réellement joué derrière les lourds battants. » La symbolique est forte. C’est le gagnant, celui qui cloua au désormais célèbre « pilori médiatique » son adversaire, une après-midi d’août, qui vient chercher de l’aide chez le vaincu. Ce déjeuner est en effet à la demande de François Fillon en personne. Témoin d’une émancipation ratée de la part de l’ancien « collaborateur », comme l’affublait Sarkozy en 2007.

Quelques heures après cet entretien, le candidat s’est rendu dans l’Oise, à Compiègne, pour une réunion publique. Une annonce a surpris : Fillon veut abaisser la majorité pénale à 16 ans, en pleine affaire Théo, s’il est élu président en mai prochain. Une proposition de Nicolas Sarkozy pendant la campagne des primaires, que ne portait pas l’homme de la Sarthe.

Sarko le marionnettiste

Dans l’ombre, Nicolas Sarkozy a donc mis en place ses ficelles de marionnettistes. Une petite ficelle tirée, pour s’assurer que tout fonctionne bien, voilà le sens de cette proposition. Le temps presse pour le camp de la droite ; malmenées, emmêlées ou tiraillées, les cordes peuvent se briser à tout moment.