Dès qu’il s’agit de qualifier l’air du métro parisien, les constats alarmants abondent. Il serait irrespirable, porteur d’un taux de pollution aux particules plus conséquent encore que ce qui nappe les rues mêmes de la capitale. Et la circulation des rames provoquerait une pollution pire que celle due aux vieilles voitures, pourtant dans la ligne de mire […]
Dès qu’il s’agit de qualifier l’air du métro parisien, les constats alarmants abondent. Il serait irrespirable, porteur d’un taux de pollution aux particules plus conséquent encore que ce qui nappe les rues mêmes de la capitale. Et la circulation des rames provoquerait une pollution pire que celle due aux vieilles voitures, pourtant dans la ligne de mire de la Mairie de Paris. Et si le projet de végétalisation du métro actuellement étudié par la RATP était d’utilité publique ?
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Vers la création d’espaces verts
Le 2 novembre dernier la RATP a engagé une consultation citoyenne afin d’améliorer les services du réseau. Parmi les 2 211 idées proposées, la régie autonome en a retenu quinze, les plus réalistes d’un point de vue technique (pas question de nuire à la sécurité des transports) économique (la publicité doit rester visible) et technique… mais également les plus originales. Finalement, cinq projets ont été conservés (usage de purificateurs d’airs, installation d’ascenseurs dans les gares, indicateurs de sorties) et parmi elles, la plus nécessaire, peut-être et qui a reçu le plus de suffrages de la part des voyageurs franciliens : la mise en place d’espaces verts.
L’une des citoyennes consultées explique cette démarche, initiative saluée par plus de six mille votants parisiens :
« Il paraît que la qualité de l’air qui circule dans le métro parisien est plus qu’irrespirable : pourquoi ne pas investir dans les plantes dépolluantes ? En plus d’être utiles, elles mettront un peu de couleurs dans les stations »
Pour Franck Avice, directeur du département services et espaces multimodaux de la RAPT, les solutions pour mener à bien ce projet ambitieux (mais coûteux) ne manquent pas. Comme celles « d’intégrer des murs végétaux » ou de proposer « une démarche collaborative avec des associations ou des écoles d’horticulture« . Si l’option d’un partenariat ne devrait pas poser souci, l’entretien permanent des plantes et le choix d’une végétation suffisamment solide pour perdurer au cœur de ces souterrains urbains sont deux enjeux difficiles. Mission impossible ?
Un challenge technique qui marche sur les pas de ses voisins
L’idée n’a pourtant rien d’une utopie. Malgré les difficultés quotidiennes (équilibrer l’intensité lumineuse en est une), la RATP se targue déjà d’entretenir une serre intérieure, au cœur de la station Gare de Lyon, du côté de la ligne 14. Un jardin tropical qui survit sous éclairages artificiels. Paris pourrait même s’inspirer des modèles internationaux. Tel Shanghai, et plus précisément la station Caoxi Road, où prolifère depuis des années une végétation luxuriante.
Loin de ces plantes grimpantes, l’exemple le plus exigeant se trouve du côté de New York. Dans une optique de finalisation du projet courant 2021, la Grosse Pomme propose à deux pas du Lower East Side de Manhattan l’urbanisme naturel Lowline, humblement autoproclamé « premier parc souterrain du monde« . Les urbanistes James Ramsey et Dan Barasch s’essaient depuis des années à redonner vie à un terminal de tramway abandonné en le recouvrant de végétation. Le secret de la réussite ? Une technologie solaire de qualité. Un exemple à suivre pour la RATP ?
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