Nouveau coup d’éclat pour le street-artist mystère : l’ouverture d’un hôtel à Bethléem à quelques mètres du fameux “mur de sécurité” dressé par les autorités israéliennes pour se couper de la Cisjordanie. Bethléem est une cité de quelques dizaines de milliers d’habitants, située non loin de Jérusalem, célèbre pour être, en tout cas dans l’imaginaire […]
Nouveau coup d’éclat pour le street-artist mystère : l’ouverture d’un hôtel à Bethléem à quelques mètres du fameux “mur de sécurité” dressé par les autorités israéliennes pour se couper de la Cisjordanie.
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Bethléem est une cité de quelques dizaines de milliers d’habitants, située non loin de Jérusalem, célèbre pour être, en tout cas dans l’imaginaire chrétien, le berceau du Christ, dans la fameuse grotte que reproduisent les crèches de Noël. Mais il ne s’agit plus pour l’heure d’une grotte, mais d’un véritable hôtel 3 étoiles : le Walled Off Astoria, (“coupé par le mur”, jeu de mots avec l’hôtel de luxe Waldorf Astoria) qui ouvrira ses portes le 11 mars avec des concerts et diverses manifestations. Un hôtel avec des chambres offrant, selon ses concepteurs, « la pire vue au monde” : ce mur qui enferme les habitants de la Cisjordanie dans leur propre pays.
Plaquette de présentation
Ce n’est pas la première fois que Banksy manifeste son soutien à la cause palestinienne : on se souvient des œuvres qu’il avait peintes sur les ruines des bâtiments de Gaza bombardés par l’armée israélienne.
L’édification de cet hôtel s’est faite avec une discrétion typiquement banksienne. Selon le Telegraph : Il a été « bâti dans le plus grand secret durant quatorze mois, surprenant même l’administration palestinienne quand ses portes se sont soudainement ouvertes vendredi” (le 3 mars).
Le site de l’artiste s’est transformé pour l’occasion en une plaquette de présentation du tout nouveau lieu d’hébergement, avec des photos des chambres, décorées par “Banksy lui-même et par deux autres artistes, le Palestinien Sami Musa et la Canadienne Dominique Petrin”. Les prix commencent à 30 € avec des dortoirs meublés d’équipement récupérés auprès de l’armée israélienne.
La déco, entre humour british et activisme arty, évoque le charme cosy et désuet d’un cottage anglais, mais avec sur les murs des caméras de surveillance en guise de trophées de chasse, des peintures d’un goût douteux qui montrent des paysages bucoliques ravagés par des bulldozers…
Un endroit « safe »
Le site répond aussi à un certain nombre de questions que peuvent se poser les touristes de passage. L’endroit est absolument “safe”, les visiteurs européens n’ayant pas besoin de visa pour se rendre en Israël, mis il leur est rappelé qu’ils doivent s’attendre à un interrogatoire rigoureux s’ils précisent le but de leur visite.
“Attendez-vous à ce que l’on vous demande la raison de votre séjour et si vous avez l’intention de vous rendre en Cisjordanie. Si vous répondez oui, vous serez peut-être retenu quelque temps, c’est pourquoi de nombreux visiteurs préfèrent ne pas spécifier cet aspect de leur séjour.”
Banksy affirme cependant son refus de tout extrémisme : “L’Hôtel Walled Off est une structure de loisir totalement indépendante mise en place et financée par Banksy. Elle n’est alignée sur aucun mouvement politique ou groupe de pression. Son but est de raconter l’histoire du mur des deux côtés et de donner aux visiteurs l’occasion de le découvrir. Nous réservons le meilleur accueil aux jeunes Israéliens. Aucun fanatisme ne sera toléré sur place.”
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