Le PS est-il au bord de la scission ? C’est ce que semble indiquer la tribune adressée à Benoît Hamon par l’aile droite du parti (les auto-proclamés “réformateurs“), et publiée par Le Figaro. Dans ce texte, les socialistes pro-gouvernementaux n’y vont pas par quatre chemins, et en dépit des menaces de sanction brandies par le […]
Le PS est-il au bord de la scission ? C’est ce que semble indiquer la tribune adressée à Benoît Hamon par l’aile droite du parti (les auto-proclamés « réformateurs« ), et publiée par Le Figaro. Dans ce texte, les socialistes pro-gouvernementaux n’y vont pas par quatre chemins, et en dépit des menaces de sanction brandies par le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, appellent à voter pour Emmanuel Macron.
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« La candidature d’Emmanuel Macron peut rassembler largement »
Ce texte, qui devrait selon Le Figaro être rendu public ce vendredi, a été rédigé par les parlementaires Gilles Savary et Christophe Caresche – ce-dernier ayant déjà rejoint Macron à titre personnel. Alors qu’il circule encore entre les mains d’une quarantaine de députés PS, sa teneur est sans ambiguïté. Entre l’ex-frondeur Hamon et le social-libéral Macron, et face à la montée du FN, ils ont choisi leur camp :
« La candidature d’Emmanuel Macron peut rassembler largement les Français au-delà de clivages ressentis comme de plus en plus inopérants. Elle marque une rupture générationnelle et son projet ambitieux et crédible représente l’espoir d’un renouveau politique dans lequel le social-réformisme a toute sa place. C’est à la construction d’une nouvelle alliance européenne et réformiste, autour d’Emmanuel Macron, que nous appelons en tant que socialistes. »
INFO LE FIGARO – Les "Réformateurs" du PS sont en train de signer une tribune de ralliement à Macron. pic.twitter.com/iIQyi25il5
— Marcelo Wesfreid (@mwesfreid) March 9, 2017
Deux gauches irréconciliables ?
Alors que Benoît Hamon est sorti vainqueur assez largement de la primaire du PS sur une ligne politique critique vis-à-vis du gouvernement de François Hollande, les signataires ont décidé d’entrer en dissidence, et de fuir le navire :
« À l’issue de la désignation incontestable de Benoît Hamon, nous avons affirmé une attitude de ‘retrait‘, tant ses orientations prenaient le contre-pied de la politique que nous n’avions cessé de défendre devant nos électeurs, peut-on lire. Il s’agissait de ne pas les trahir, sans nier le résultat de la primaire. »
Le texte évoque ensuite le contexte de la gauche au niveau international, et estime qu’il vaut mieux adopter une attitude réformiste, d’accompagnement du système, plutôt qu’une critique radicale de la mondialisation, soutenue par exemple par Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne, Bernie Sanders aux Etats-Unis ou encore Podemos en Espagne :
« La situation convalescente de la France suppose un autre projet que l’exaltation d’une démarche inspirée par Die Linke en Allemagne, Podemos en Espagne ou Jeremy Corbyn en Grande-Bretagne, qui n’aboutit qu’à maintenir les droites au pouvoir dans ces pays. »
« C’est un travail entre nous. Il n’y a rien d’arrêté »
Christophe Caresche, embarrassé par la publication de ce document par Le Figaro, précise que « c’est un travail entre nous. Il n’y a rien d’arrêté ». Et ajoute : « Il n’y aura pas de tribune du pôle des réformateurs appelant à voter Macron vendredi ».
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