Laurent Salles est sûrement l’assistant parlementaire le plus discret au monde. Durant ses huit mois au Parlement européen, il n’a échangé qu’un seul SMS avec son employeur, le vice-président du Front National Louis Aliot. Même constat sur son blog, où il ne fait jamais mention du député européen pour qui il travaille. Un détail problématique quand […]
Laurent Salles est sûrement l’assistant parlementaire le plus discret au monde. Durant ses huit mois au Parlement européen, il n’a échangé qu’un seul SMS avec son employeur, le vice-président du Front National Louis Aliot. Même constat sur son blog, où il ne fait jamais mention du député européen pour qui il travaille. Un détail problématique quand on sait que Laurent Salles a été rémunéré 31 000 € au total pour son « travail ».
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Selon L’Obs, qui révèle cette information, outre ce texto envoyé le 5 septembre 2014 à 14h38, les deux hommes n’ont échangé aucun e-mail ou courrier. A priori, ils ne sont pas beaucoup vus non plus. Laurent Salles travaille depuis le siège du FN à Nanterre alors que Louis Aliot passe une grande partie de son temps à plus de 850km, dans sa circonscription à Perpignan.
L’analyse de la « badgeuse » installée au siège du parti indique que, durant la dernière semaine de travail de Laurent Salles en tant qu’assistant parlementaire, Louis Aliot ne s’est rendu dans les locaux qu’à deux reprises.
Un assistant parlementaire qui multiplie les jobs
Pour les policiers de l’OCLCIFF (organe spécialisé dans la lutte contre la corruption et la fraude fiscale), cette relation invisible est « susceptible de caractériser la nature fictive de l’activité parlementaire européenne de Laurent Salles ». Ces policiers sont actuellement chargés d’enquêter sur les éventuels emplois fictifs du FN au sein du Parlement européen.
Pour l’instant, les deux hommes n’ont pas été entendus par la justice. Mais Louis Aliot a déjà évoqué le rôle de son assistant parlementaire lorsque le Parlement européen n’avait interrogé à ce sujet: « il est en charge de mon agenda » avait alors timidement déclaré le vice président du FN.
Une tâche qu’il a du avoir du mal à accomplir tant ses autres fonctions, dévoilées par les enquêteurs, sont nombreuses. Laurent Salles était en même temps conseiller municipal à Suresnes, il s’est présenté aux élections cantonales en 2015, et était également assistant de Yann Maréchal-Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, à la délégation générale des grandes manifestations du parti…
« des économies importantes grâce au Parlement européen »
Les soupçons d’emplois fictifs s’épaississent autour du FN d’autant plus que les nouvelles révélations du Monde laissent à penser que le parti de Marine Le Pen a instauré un système frauduleux d’emplois fictifs afin de réaliser des économies.
Dans une note datant de juin 2014, le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, indique ainsi que le FN ne s’en sortira « dans les années à venir », « que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen ». Face aux accusations, le frontiste a nié l’existence d’un système de fraude.
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