“Le pouvoir du journaliste ne se fonde pas sur le droit de poser une question, mais sur le droit d’exiger une réponse.” François Fillon ne doit pas aimer cette citation de Milan Kundera. Mis en examen notamment pour détournement de fonds publics dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et de ses enfants, […]
“Le pouvoir du journaliste ne se fonde pas sur le droit de poser une question, mais sur le droit d’exiger une réponse.” François Fillon ne doit pas aimer cette citation de Milan Kundera.
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Mis en examen notamment pour détournement de fonds publics dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et de ses enfants, le candidat Les Républicains a exigé que le Monde de ne lui pose pas de questions à ces sujets.
Sur RTL ce matin, il a tenté de justifier sa démarche :
Je ne réponds pas aux questions sur les affaires à huit jours de la présidentielle. […] C’est moi qui choisis comment j’organise ma campagne, c’est pas Le Monde, donc j’ai proposé au Monde une interview sur un certain nombre de thèmes, Le Monde n’était pas d’accord, eh ben très bien, c’est parfait. […] C’est pas les médias qui décident du tempo, qui décident des questions, qui décident de la campagne.
Il a également profiter de son passage à la radio pour adresser un nouveau tacle à la presse française.
« Depuis 3 mois, ma campagne est totalement parasitée par les pseudo-révélations sur les affaires », dit @FrancoisFillon dans #RTLMatin
— RTL France (@RTLFrance) 20 avril 2017
Hier, Le Monde n’avait pas manqué de partager les exigences du candidats, pour expliquer à ses lecteurs pourquoi l’interview n’avait finalement pas eu lieu :
Le Monde a demandé à François Fillon un entretien de politique générale, comme nous l’avons fait pour les principaux candidats à l’élection présidentielle, qui ont tous accepté. L’entourage de l’ancien premier ministre a d’abord donné son accord, il y a plusieurs semaines, avant de poser comme condition de ne pas avoir à répondre à des questions portant sur les affaires pour lesquelles il a été mis en examen. Nous avons refusé parce qu’il nous semblait indispensable d’interroger François Fillon sur la moralisation de la vie publique, sujet essentiel du débat démocratique en cours. Et parce qu’il nous semble évident, par ailleurs, que les hommes et femmes politiques n’ont pas à décider des questions qui leur sont posées. Nous regrettons vivement cette attitude.
Pourtant le même jour, François Fillon a accepté de répondre aux questions concernant ces affaires, mais posées par des lecteurs du Parisien.
Les journalistes dans le viseur
Dans cette vidéo, on peut entendre l’ancien Premier ministre critiquer le « système médiatique », et déplorer que « les journalistes enquêtent sur lui ».
A l’approche du premier tour, le candidat LR semble est de plus en plus méfiant envers les médias. Le 13 avril dernier, il avait déjà refusé de répondre sur plusieurs sujets durant une interview de la Dépêche du Midi. Le quotidien régional avait alors publié la liste des questions évitées par François Fillon. Cinq jours plus tard, l’ancien Premier ministre avait également annulé sa participation à l’émission L’Entretien d’embauche, sur BFMTV et RMC, présentée par Jean-Jacques Bourdin. Mais cette course en avant ne pourra pas durer éternellement.
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