Dans les colonnes du Monde du mardi 2 mai, l’ancienne garde des Sceaux exhorte les électeurs à voter pour Emmanuel Macron lors du second tour des présidentielles. “Nous sommes en désaccord sur bien des points et résolus à le faire valoir, reconnaît-elle. “Et pourtant, il faudra.” Au lendemain d’un 1er Mai où les syndicats ont manifesté […]
Dans les colonnes du Monde du mardi 2 mai, l’ancienne garde des Sceaux exhorte les électeurs à voter pour Emmanuel Macron lors du second tour des présidentielles. « Nous sommes en désaccord sur bien des points et résolus à le faire valoir, reconnaît-elle. “Et pourtant, il faudra.”
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Au lendemain d’un 1er Mai où les syndicats ont manifesté en ordre dispersé et à la veille du débat de l’entre-deux tours, elle réaffirme une position prise le 23 avril dernier. Dès l’annonce des résultats du premier tour, celle qui avait soutenu Benoît Hamon se rangeait derrière le candidat d’En Marche ! sans “doute ni atermoiement”.
Ni doute ni atermoiement, évidemment nous voterons Macron. Puis nous mènerons le combat pour les idées de vrai progrès aux législatives
ChT— Christiane Taubira (@ChTaubira) April 23, 2017
Pas de « front républicain »
L’ex-garde des Sceaux met en garde contre les « mesures rétrogrades, injustes ou anachroniques » du Front “dit” national. Elle voit dans le programme de Marine Le Pen « l’incohérence d’un galimatias plus propice à la mystification qu’au gouvernement d’un pays inquiet mais encore plein de ressources« . La victoire d’Emmanuel Macron permettrait donc de contourner “une menace rédhibitoire pour nos libertés et nos droits”.
« Nous ne sommes pas capables d’adhésion sans nuance au projet de M. Macron, ni à son programme de gouvernement, ni même à sa vision » rappelle-t-elle cependant, rejetant l’idée d’un « front républicain« . Elle évoque ses “agacements”, ses “quelques aversions” envers le projet de son ancien collègue au gouvernement, qu’elle qualifiait encore il y a un mois de “pur produit du système”. Courant février, ils avaient eu un échange tendu suite aux propos d’Emmanuel Macron, sur les “humiliés” de la Manif pour tous.
Un vote de réappropriation
“Ni arrangement ni pacte ni faux-semblant”, ce vote serait celui d’une “réappropriation”. En évoquant la place des fonctionnaires et de la finance, Christiane Taubira marque son opposition aux idées du candidat et insiste sur l’importance du scrutin :
“Il s’agit pour nous de décider. Ni regarder, ni bouder, ni osciller, ni vénérer. Décider. Surmonter notre irritation, dompter nos amertumes, franchir l’écueil du déplaisir afin de saisir ce scrutin pour le faire nôtre. Nous devons être ceux qui décident, pas des supplétifs ni un surcroît d’électorat.”
En soulignant son « intention de peser sur le cours des choses« , l’ancienne ministre de la Justice entend lutter contre le vote blanc et l’abstention.
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